Contrôle technique : 1 automobiliste sur 3 hors délai

Romain Thirion
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1 Français sur 3 s’y prendrait en retard pour effectuer le contrôle technique de son véhicule, à en croire les chiffres issus du baromètre biennal commandé à l’institut de sondages BVA par les réseaux de CT Sécuritest et Auto Sécurité (Groupe SGS). Et 42% de ces automobilistes retardataires signalent même un délai de plus de 1 mois !
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Lorsqu’il s’agit de contrôle technique, les études révèlent toujours leur petit lot de surprises. Celle réalisée tous les deux ans par l'institut BVA pour le compte du groupe SGS et de ses réseaux de CT que sont Sécuritest et Auto Sécurité n’échappe pas à la règle. L’étude 2016, qui vient tout juste de sortir, dépeint une réalité qui n’est pas nouvelle –rechigner à amener son véhicule au contrôle technique– mais souligne à quel point, pour un bon tiers de Français, le contrôle technique, bien que légal et soumis à sanctions pour ceux qui y contreviennent, est un véritable repoussoir.En effet, selon les conclusions de l’enquête menée par BVA, un tiers des automobilistes –le pourcentage précis n’est pas évoqué– avoue faire son contrôle technique en retard. Si, pour la majorité des propriétaires des véhicules, ce retard n’est que de quelques jours, 42% d'entre eux avouent un retard qui s'élève à plus d'un mois. Pire, 7% des Français interrogés par le sondeur déclarent un délai de plus de 6 mois lorsqu’il s’agit d’envoyer leur véhicule au centre de CT !
Relation et suivi client indispensables
Certes, ils sont 72% à mettre ce retard sur le compte de l'oubli. Mais lorsque l’on sait l’aspect réglementaire du contrôle et les risques de contravention qui sont liés à son non-respect, pour des Français de plus en plus regardants sur les dépenses d’entretien, faire rouler son véhicule sans contrôle technique à jour sur des routes toujours plus contrôlées par les forces de l’ordre, cela tient de la gageure.Selon le groupe SGS, « le rappel de la date d'échéance du contrôle, pratiqué par la majorité des centres sous enseignes Auto Sécurité et Sécuritest, est déterminant. Plébiscité par 64% des personnes interrogées, le courrier est décisif pour plus d'un tiers des automobilistes qui se rendent dans un centre suite à la réception de celui-ci. L'alerte par SMS est également de plus en plus souhaitée (59% des personnes interrogées) ». En somme, dans le contrôle technique aussi, la relation et le suivi client sont indispensables car faire contrôler son véhicule ne coule visiblement plus autant de source qu’à l’époque de son institution, en 1992.L’enquête le souligne, d’ailleurs, en relevant que, « si les rendez-vous restent majoritairement pris par téléphone (68%), de plus en plus de services sont offerts et plébiscités sur le web qui alimente la prise de rdv téléphonique et facilite la sélection du centre ». Toujours selon BVA, le confort des infrastructures et la qualité de l'accueil sont déterminants : 84% des clients restent sur place ou à proximité du centre pendant leur contrôle. Proposition d'eau ou de café (pour 83% des automobilistes interrogés), possibilité de suivre en direct le contrôle de son véhicule sur écran (66%) ou la possibilité de se connecter à Internet font partie des services plébiscités par les Français dans leur centre de CT.
L’automobiliste ignore trop du contrôle technique
« Le rôle du contrôleur technique, poursuit SGS, ne se limite pas à la réalisation du contrôle. Car à l'issue de celui-ci, il commente le procès-verbal [établi] et prodigue des conseils, majoritairement suivis par les automobilistes (61%) qui reconnaissent ainsi le professionnalisme et l'objectivité du contrôleur. » Compte tenu de l’ignorance des automobilistes, relevée par l’enquête, face aux points de contrôle, il faut bien un contrôleur doué d’une bonne capacité d’explication et de vulgarisation pour rappeler que le contrôle technique ne s’appesantit pas que sur les freins, les pneus et la signalisation, trio de tête des points de vérification cités par les automobilistes.Selon le sondage, moins d'une personne interrogée sur trois cite spontanément un autre point de contrôle que ces trois-là. Un chiffre qui tombe à 12% quant aux éléments de visibilité, à 9% pour la carrosserie et même 3% pour le niveau sonore. Et malgré l’expérimentation en cours du contrôle 5 gaz et la prise en compte des NOx dans le futur contrôle technique dès 2019, seules 11% des personnes interrogées considèrent que le contrôle technique participe à la protection de l'environnement.Et Martine Houlière, PDG de Sécuritest, de regretter un réel défaut de communication sur les enjeux d'écologie de la part des professionnels de la filière. « Nous avons mal communiqué sur cet enjeu sociétal et environnemental ! Pourtant, c'est un point important de notre métier avec 22 vérifications sur les 124 points de contrôle, et une préoccupation croissante des législateurs et de la profession automobile en général », convient-elle.
Romain Thirion
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