Diesel quasi-éradiqué en 2025? Que nenni!

Jean-Marc Pierret
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Selon une récente étude de la banque UBS, le Diesel devrait quasiment disparaître du Globe d'ici 2025, date à laquelle il ne pèserait plus que... 10% des nouvelles immatriculations en Europe et 4% dans le monde ! Une prédiction «aberrante», contre-attaque Fabrice Godefroy, président des l'association «Diéséeliste de France», arguments plutôt pertinents à l'appui...
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En fin d'année dernière, la banque UBS publiait une étude passée relativement inaperçue au vu de ses sombres pronostics pour notre bon vieux diesel : selon elle, cette motorisation ne pèsera plus que 10% des immatriculations en Europe et 4% dans le monde en 2025 !Un quasi-faire part de décès que la banque prédit au nom de trois facteurs cumulés. Selon elle, la motorisation sera tout d'abord disqualifiée par les surcoûts environnementaux qui vont s'imposer à elle, pendant que les formes alternatives (hybridation essence et tout électrique) se généraliseront, leurs coûts baissant au fur et à mesure de la croissance de leurs ventes. Dans ce contexte, la banque prédit que les acheteurs de diesel se raréfieront d'autant plus rapidement qu'ils craindront de façon croissante de ne pouvoir revendre leurs voitures diesel à bon prix.
Le Diesel, un moteur d'avenir !
Un inéluctable scénario ? Une absurde prédiction, s'enflamme Fabrice Godefroy, président des Diéséliste de France. Il qualifie même cette vision alarmiste «d'aberration industrielle, économique et surtout écologique». Pour lui, cela revient à ignorer l'essentiel, à savoir qu'il n'y a actuellement plus de différence entre les émissions polluantes des moteurs à essence et des moteurs diesel. Il dénonce en outre ce qu'il estime être un grave contresens de l'étude d'UBS : En 2018, les normes imposeront un filtre à particules sur tous les moteurs essence. C'est donc cette motorisation qui doit enregistrer un surcoût environnemental à venir. Pas le Diesel qui en est déjà équipé depuis 2011.Et qu'on ne lui oppose pas non plus la pollution aux NOx, cette spécificité du diesel qui appartient déjà au passé : «Ce problème est réglé depuis 2015 avec la norme Euro 6. Il faut donc maintenant attendre l'effet inévitablement lent du renouvellement du parc, mais c'est déjà écrit : plus le nombre de moteurs “diesel Euro 6” augmentera, plus la pollution aux NOx baissera mécaniquement d'autant», prédit-il.
Moins de diesel, c'est plus de C02 !
Selon lui, on fait payer aujourd'hui au Diesel ses erreurs passées. Et s'il pense tant de mal de cette étude d'UBS, c'est tout simplement parce que, maintenant dépollué de ses particules et de ses NOx, le diesel reste LA solution à la problématique du CO2. «Le diesel consomme 20% moins qu'un moteur essence. Provoquer son retrait du marché reviendrait tout simplement à augmenter de 20% les émissions de dioxyde de carbone. Soit faire exactement l'inverse de l'objectif fixé par la COP21 !».Et la voiture électrique ? La aussi, il souhaite remettre l'église au milieu du village écologique. Tant que la transition énergétique et ses énergies renouvelables ne seront pas une réalité tangible, la motorisation électrique ne sera qu'un pis-aller. Elle réduira certes la pollution actuellement concentrée dans les zones urbaines, mais sans résoudre pour autant la problématique planétaire. En France la voiture électrique reste pour l'heure nucléaire, à charbon en Allemagne et un peu partout au fioul lourd ou au gaz, centrales thermiques obligent.Voilà pourquoi Fabrice Godefroy l'affirme haut et fort pour rassurer tous les diésélistes et les réparateurs du monde : non seulement le Diesel n'est pas mort, mais il reste plus que jamais la solution à privilégier pour limiter encore longtemps l'impact environnemental de l'automobile. A condition bien sûr de rester pragmatiquement réaliste et non pas dogmatique...Voir aussi : DAF part en guerre contre le Diesel-bashing !
Jean-Marc Pierret
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