Contrôle technique 2018 : SGS croit au lien avec les réparateurs

Romain Thirion
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Comme l’ensemble des acteurs de la filière du contrôle technique, le groupe SGS et ses deux réseaux, Auto Sécurité et Sécuritest, sont certains que les nouvelles règles 2018 du contrôle vont augmenter la durée de la visite, entraîner davantage de contre-visites, et surtout alourdir le travail d’un nombre déjà limité de contrôleurs… Raison pour laquelle SGS croit dans la nécessité de former davantage de professionnels, et de s’appuyer sur le rôle prescripteur des réparateurs.
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Les nouvelles règles 2018 du contrôle technique ne cessent de faire parler d’elles. Nous avons, nous-mêmes, déjà évoqué les enjeux qui les accompagnent, mais le groupe SGS, lui, tenait à apporter son point de vue à l’évolution qui entrera en vigueur le 20 mai prochain. Car, avec 132 points contrôlés contre 123 jusqu’ici, et 606 défauts –dont 127 critiques obligeant le centre de CT à notifier l’interdiction de circuler du véhicule passé minuit– contre 453 défaillances auparavant, la visite périodique s’est sensiblement durcie.Mais elle ne s’est pas durcie que pour l’automobiliste : c’est toute la chaîne du contrôle technique qui se complexifie avec cette nouvelle directive européenne, à commencer par le quotidien des centres de CT. «Notre rôle, en tant que tête de réseau, est de protéger nos adhérents et de faire en sorte que l’application de la réglementation soit viable, car l’engagement que nous avons signé au travers de la charte de la Sécurité Routière nous oblige», explique Eric Sarfati, président de SGS France.
L'engorgement des centres de contrôle technique ?
Si ce nouveau contrôle technique permettra sans doute de diminuer le nombre d’accidents graves, voire mortels, «la nouvelle directive va sans doute encourager bon nombre d’automobilistes à passer leur contrôle technique avant le 20 mai», avance Laurent Palmier, nouveau président-directeur général de Sécuritest depuis le départ de Martine Houlière. Résultat prévisible, donc : un engorgement des centres par des automobilistes craignant d’être recalés une fois passé le 20 mai. Car ceux-ci doivent forcément s’attendre à procéder à davantage de réparations sur leur véhicule avec les nouvelles règles…De plus, la nouvelle visite sera sans doute plus chère de 15 à 20% –elle est aujourd’hui de 65 euros en moyenne– car celle-ci sera plus longue et nécessitera davantage d’explications au client… en attendant qu’entrent en vigueur les futurs contrôles anti-pollution ! Concernant les contre-visites, celles-ci devraient désormais être facturées, puisqu'elles seront plus nombreuses (4 par jour contre 2), plus longues elles aussi (15 à 20 minutes contre moins de 10 aujourd’hui) et ne pourront plus se faire en temps masqué et sans rendez-vous… «Il ne sera plus possible de faire cadeau de la main d’œuvre au client en cas de contre-visite», reconnaît Laurent Palmier.
Le garagiste, relais d’information essentiel
Bien sûr, pour bon nombre des établissements qui ne disposent que d’un seul contrôleur, soient 40% des centres de contrôle technique, la réforme obligera à traiter moins de véhicules par jour, d’où l’une des raisons de l’augmentation du tarif… mais elle obligera peut-être aussi à recruter, et à revoir à la hausse le niveau de formation initial exigé des contrôleurs.«Ce ne sera plus le niveau CAP, mais le niveau Bac Pro qu’il faudra atteindre pour pouvoir prétendre à être formé comme contrôleur», affirme Sébastien Danvel, directeur général d’Auto Sécurité. «Nous estimons à 200 environ le nombre de contrôleurs qu’il nous manque pour faire face à ces nouveaux défis», précise Laurent Palmier, évoquant également la volonté de SGS d’aller vers les candidats à la reconversion professionnelle et vers les lycéens.Mais ça n’est pas que sur les contrôleurs, présents ou futurs, que SGS compte, c’est aussi sur les réparateurs. Car un automobiliste sur trois passe par son garagiste habituel pour effectuer son CT, par facilité pour deux tiers d’entre eux, et à 40% en raison de la confiance qu’ils lui témoignent. «Les garagistes sont des prescripteurs du contrôle technique, mais seuls les contrôleurs sont formés aux exigences de la nouvelle directive, témoigne Sébastien Danvel. Nous devons donc renforcer nos relations avec les réparateurs, afin de les sensibiliser et les accompagner dans la compréhension de ces nouvelles règles, et les aider à préparer les automobilistes aux nouveaux enjeux de la directive européenne.» Ainsi, SGS devrait prochainement mettre des outils pédagogiques à la disposition des garagistes et autres prescripteurs du contrôle technique.
Romain Thirion
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