Pneus et batteries contrefaites : plus de 2,4 Mds€ de coût pour l’UE

Romain Thirion
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Selon un rapport de l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO), la contrefaçon de pneus et de batteries représente une perte annuelle de 2,4 milliards d’euros dans l’Union Européenne. Et même si le rapport ne s’arrête pas qu’aux pneumatiques et aux batteries automobiles, les importants volumes écoulés de ces deux types de produits dans le secteur suffisent à rendre compte du manque à gagner pour toute la filière…
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L’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) vient tout juste de publier un rapport alarmant quant à la contrefaçon de pneus et de batteries au sein de l’UE. En effet, 2,2 milliards d'euros –correspondant à 7,5 % de l’ensemble des ventes dans le secteur des pneumatiques– sont perdus chaque année à cause de la contrefaçon sur le marché unique.A ce chiffre s’ajoutent les 180 millions d’euros que coûtent les batteries contrefaites, soit l’équivalent de 1,8 % des ventes du secteur, ainsi que les 340 millions d’euros de perte totale de recettes publiques imputables à la contrefaçon de pneus et de batteries –autant de taxes non acquittées– et voilà 2,4 milliards d’euros qui filent hors des caisses des acteurs des deux filières ainsi que de celles des Etats membres de l’UE.
Plusieurs milliers d’emplois ainsi détruits ou non créés
« Ce manque à gagner se traduit par une perte nette d’environ 8 400 emplois dans les deux secteurs, les fabricants légitimes employant moins de personnes qu’ils ne le feraient en l’absence de produits contrefaits », déplore l’EUIPO dans son rapport. Rien qu’en France, le manque à gagner imputable à la contrefaçon de pneus est estimé à 411 millions d’euros, ce qui correspond à une perte de revenus estimée à 7,6 % pour l’industrie légitime. Le manque à gagner imputable à la contrefaçon de batteries, lui, est estimé à 27 millions d’euros, ce qui correspond à une perte de revenus estimée à 2 % pour l’industrie légitime.Bien sûr, il faut relativiser légèrement l’impact de cette contrefaçon dans la seule filière automobile, car l’étude considère certes les pneus destinés aux véhicules (voitures, motos, etc.), mais aussi à l’équipement, au mobilier et à d’autres usages, les chambres à air, les bandes de roulement, les flaps, etc., ainsi que le resculptage et le rechapage des pneus. Pour ce qui est des batteries, l’étude prend en compte les piles et batteries primaires, ainsi que les batteries plomb-acide, NiCad, NiMH, lithium, piles sèches et piles liquides, produits que l’on ne trouve pas que dans l’auto. Néanmoins, les volumes importants de pneus et de batteries écoulés dans le commerce automobile suffisent à traduire l’impact de cette contrefaçon dans notre secteur économique.
Une mise en garde sanitaire de l’EUIPO
« Nous espérons que les conclusions de ce rapport consacré à deux secteurs économiques importants de l’UE aideront les responsables politiques à explorer des pistes pour combattre la contrefaçon, insiste António Campinos, directeur exécutif de l’EUIPO. De plus, comme les pneus et les batteries de contrefaçon peuvent avoir de graves conséquences pour la sécurité et l’environnement, nous espérons aussi que ces informations aideront les consommateurs à faire des choix judicieux quand ils achètent ces articles essentiels. » Et l’EUIPO n’évoque pas les problèmes de sécurité évidents liés à l’utilisation de pneus et de batteries contrefaits, ce qui contribuerait sans aucun doute à alourdir l’ardoise…
Romain Thirion
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