Feu Vert et First Stop France adhèrent à Nexus

Jean-Marc Pierret
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Nexus Automotive International vient de joliment renforcer sa présence française. Au 1er décembre, le groupement mondial aux plus de 16 Mds € ajoute Feu Vert/Impex et First Stop France à sa “case française”. Fort de ces deux nouveaux adhérents de tailles nationales, Nexus s'affirme comme 3ème acteur du marché français de la distribution indépendante. Et il s'arme en potentialités pneumatiques, l'une des prestations-clés de l'après-vente d'aujourd'hui...
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Une info venue de nos lecteurs-correspondants!A force de suivre à la loupe les toujours impressionnantes concentrations par rachat dont le plus récent avatar reste la reprise d'Oscaro par PHE, on oublie parfois qu'existe cet autre type de consolidation “douce” :  la simple adhésion à des groupements internationaux qui fédèrent des groupes de distribution de pièces de tailles nationales.Certes, la juxtaposition d'entreprises et de chiffres d'affaires indépendants qu'organisent ainsi lesdits groupements n'a pas le même impact qu'une intégration (voir «Groupements internationaux : suprématie menacée ?»). La prise de contrôle capitalistique ouvre de bien plus fantastiques potentiels de massification par la mutualisation des achats, des investissements, des outils logistiques et autres back-offices marketing et commerciaux. Ce sont là les clés de la puissance des grands concentrateurs tels LKQ, Genuine Parts Company ou Parts Holding Europe (puisque c'est comme cela qu'il faut dorénavant appeler l'ex-Autodis Group).
Feu Vert et First Stop France dans Nexus
Il reste que certaines adhésions à des groupements sont tout de même spectaculaires et porteuses de sens. C'est tout particulièrement le cas avec l'arrivée concomitante au sein de Nexus Automotive International, au 1er décembre, du groupe Feu Vert (ATM International) et du réseau First Stop France.Ce sont de belles recrues. L'enseigne Feu Vert revendique aujourd'hui 9 millions de clients en Europe pour 657 M€ de chiffre d'affaires. Ses ventes s'appuient sur 351 centres en France (dont 176 franchisés), 91 en Espagne et 15 au Portugal. L'entreprise est également propriétaire de la société Impex, spécialiste en distribution de pièces et d’accessoires automobiles qui livre 5 000 points de vente. Quant au réseau First Stop France, filiale du manufacturier mondial Bridgestone, il affiche 280 sites pneumaticiens en France. A l'échelle européenne, ce réseau initialement né au Royaume-Uni bénéficie d'une solide assise : il approche les 2 000 points de vente dans 25 pays d'Europe.
Nexus consolidé comme 3ème acteur français
Cette arrivée de plus de 1/2 milliard d'euros (First Stop France ne communique pas son chiffre d'affaires sous enseigne) renforce évidemment la taille mondiale de Nexus. Mais surtout, elle conforte sa dimension et sa crédibilité française. Car aussi planétaire que soit le groupement (près de 16 milliards d'euros cumulés par l'activité de ses 127 adhérents distributeurs présents dans 125 pays), son poids hexagonal pouvait encore apparaître comme relativement faible face aux autres gros acteurs français. Ce n'est donc plus tout à fait le cas. «Nous consolidons ainsi notre position de numéro 3 et surtout de vrai challenger sur le marché français», se félicite Gaël Escribe, le CEO de Nexus Automotive International, en marge de l'annonce diffusée ce jour vers ses multiples adhérents.Effectivement, l'arrivée de Feu Vert et First Stop auprès des 6 autres adhérents français de Nexus (Apprau, Alternative Autoparts, Aniel, ID Rechange, Saci, Speedy) accroît considérablement les potentiels de businesses croisés entre les entreprises, ne serait-ce qu'en dépannages. Et elle ajoute deux centrales d'achat musclées qui permettront de consolider des volumes pour mutualiser de meilleures conditions d'achat. Sans compter les expérience respectives en BtoC du réseau de centres auto et de celui de pneumaticiens ...
Le pneu, l'une des clés du marché de l'après-vente
Autre bonne surprise : par les volumes de pneumatiques que réalisent Feu Vert et First Stop (en plus de Speedy, déjà membre de Nexus), l'ensemble affichent sur le papier une belle taille critique en la matière. Les trois enseignes viennent ainsi conforter Nexus dans sa logique volonté d'être omniproduits et omnicanal, toutes trois étant très actives en digital notamment.Mieux : cette volumétrie en pneumatiques ouvre de fait d'évidentes perspectives aux 5 autres adhérents français de Nexus dont les trajectoires plus "traditionnelles" et les cultures plus classiquement "pièces" ne les positionnement pas spontanément sur ce marché hyper-concurrencé où des géants comme Mobivia ou Euromaster opèrent déjà.Car commercialement au moins, plus personne ne peut ignorer le pneumatique. Non seulement il est devenu le premier motif d'entrées-atelier avec 24 % (le second si l'on additionne les deux révisions, constructeur et saisonnière), mais il constitue aussi l’essentielle “prestation d'appel” pour qui veut remplir son atelier. Et en amont donc, pour tout distributeur qui veut pleinement fournir son client réparateur, en volumes comme en justes prix...
Avoir la bonne taille
Encore faut-il bien sûr être correctement positionné en matières de prix d'achat. Et là encore, on ne peut plus s'asseoir à la table de jeu sans de solides arguments financiers. Surtout à l'heure où, même dans la pénombre des consolidations menées par des fonds d'investissement toujours avides de montages lucratifs, se construisent d'autres géants de la distribution de pneumatiques.Récemment, Bain capital n'a-t-il pas ajouté le grossiste allemand en pneumatiques Reifen Krieg Group à son autre acquisition, European FinTyre Distribution Limited (EFTD) ? Ainsi accouplés, ces deux distributeurs de pneus affichent maintenant la bagatelle de 1 300 employés pour 1,1 Md € de CA.Comme d'habitude, nous vous tiendrons au courant...
Jean-Marc Pierret
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