Equip Auto 2019 : observatoire d’une filière en mutation…

Jérémie Morvan
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Souhaitant capitaliser sur la nouvelle dynamique initiée en 2017, l’édition 2019 d’Equip Auto se veut un observatoire à 360° d’une filière où les enjeux nés des mutations rapides et nombreuses imposent à ses acteurs de se former, de s’informer, de s’équiper, et d’échanger…
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La Fiev, la FFC et Comexposium, respectivement propriétaires et organisateur d’Equip Auto, ont tenu une conférence de presse hier à quelques encablures de la prochaine édition du salon international de l’après-vente automobile et des services pour la mobilité, qui se tiendra du 15 au 19 octobre prochains à la Porte de Versailles de Paris.

L’édition 2019 d’Equip Auto s’annonce ainsi sous les meilleurs auspices. A date, la surface vendue est supérieure de 4,5% par rapport à l’édition précédente, avec une part toujours importante d’exposants internationaux, qui représentent 44% des exposants et s’arrogent 36% de la surface vendue. Le salon attire également de nouveau venus, lesquels constituent 32% du nombre total d’inscrits et occupent 19% de la surface actuellement vendue. Pour 2019, Equip Auto et ses 1 200 sociétés et marques présentes, ambitionne d’accueillir 95 000 visiteurs professionnels à la Porte de Versailles, dont 20% d’internationaux.

Le salon de toute une filière

Dans la droite lignée de l’édition 2017 qui avait vu Equip Auto revenir à Paris et lui permettre de sortir d’un certain désamour des exposants comme des visiteurs envers le salon, l’édition 2019 entend d’abord capitaliser sur cela et reprendre les ingrédients qui en ont fait un succès. Il conserve ainsi un ADN fondé sur trois valeurs fortes : le business, l’innovation et la convivialité.

Les réparateurs restent au centre de toutes les attentions. La multiplication des corners dédiés aux produits et services tout comme les multiples démonstrations techniques seront donc reconduites pour apporter cette plus-value ‘pratico-pratique’ qui avait contribué au succès d’Equip Auto 2017.

Des nombreuses animations sont prévues : cycles de conférences, Equip Auto Classic (collectionneurs et réseaux dédiés aux véhicules anciens), Grands Prix Internationaux de l’Innovation Automobile, concours d’organisations professionnelles partenaires de la manifestation (4e édition du concours carrosserie-peinture organisé par la FFC et « Gagnez un garage » organisé par la FNA), soirée de Gala…

3 axes forts et 6 thèmes « fils rouge »

Mais la manifestation entend aller encore plus loin, avec l’objectif de son actionnaire qu’est la Fiev et annoncé par son président Claude Cham : «avoir comme critère numéro un la satisfaction client».

Et les clients, ce sont d'abord les exposants. Pour les satisfaire au mieux, la sectorisation et le flux visiteurs ont été repensés afin de ne pas riquer de voir les stands du hall 3 trop 'isolés' des halls 1 et 2. Ainsi, deux entrées principales implantées aux deux extrémités (hall 1 et hall 3) permettront de mieux partager les visiteurs et de garantir des flux équilibrés dans toutes les allées.

Le salon doit aussi se montrer toujours plus attractif pour les visiteurs. Et donc proposer toujours plus de contenu - c’est le principal enjeu d’un salon professionnel dans un secteur où les mutations n’ont jamais été aussi nombreuses que profondes.

Avec l’aide d’un comité d’orientation mis en place en 2017 et composé de plusieurs organisations professionnelles (Fiev et FFC bien sûr en tant que co-actionnaires de l’événement, mais aussi CNPA, Feda, FNA, SNCTA et SPP), trois axes forts ont été définis : la maintenance électronique, l’univers du pneumatique et le secteur de la maintenance et de la réparation des poids lourds.

Equip Auto se veut donc un «observatoire à 360° des enjeux de la filière», et faire de sa promesse «réparer aujourd’hui, préparer demain» une réalité. « Le devoir d’Equip Auto est de montrer aux réparateurs l'ensemble des évolutions qui impactent leur façon de travailler aujourd’hui et demain », souligne Philippe Baudin, nouveau président du salon.

De ces grands axes découlent six thèmes qui seront autant de fils conducteurs pour cette édition 2019 : la connectivité, l’électrification des véhicules, l’économie circulaire, le rétrofit, l’efficience de la supply chain, la formation et l’emploi.

Ce dernier item revêt une acuité d’autant plus aigüe à l’heure où le digital pour ne prendre que cet exemple s’invite tout autant dans les nouveaux modes de consommations des automobilistes que dans les véhicules et les ateliers d’entretien-réparation. Une digitalisation qui refaçonne tout ou partie des métiers du secteur et qu’il convient donc plus que jamais d’accompagner ces derniers.

Aussi, un espace dédié à la formation initiale et continue verra les organismes de formation (Garac, GNFA, AFORPA) et les organisations professionnelles mettre en avant les nouvelles compétences requises pour exercer les métiers du secteur aujourd’hui, tandis que l’opération monjob@futurauto, initiée par le SIA et la FIEV en 2017 sera reconduite cette année. Son rôle : favoriser la mise en relation de professionnels du secteur et d’étudiants en écoles d’ingénieurs.

Des retours, un grand absent… et des interrogations

Dans ce cadre, l’organisateur annonce d’ores et déjà le retour de grand noms de l’éco-système, tels ZF, Continental, Magneti Marelli et Brembo chez les équipementiers, Beissbarth, Werther ou encore Texa pour le matériel de garage, Berner pour l’outillage à main, l’Allemand Liqui Moly pour les fluides ainsi que Lacour chez les éditeurs de logiciels.

Reste un grand absent : Valeo. Lui qui avait pris le pari de revenir sur la manifestation il y a deux ans, semble ne pas souhaiter rééditer l'opération en 2019. Au-delà de très probables considérations budgétaires, le signal envoyé au marché – son marché domestique – n’en est que plus difficilement lisible alors que l’équipementier fournit depuis plusieurs années un travail important pour apporter des solutions en termes de gammes de pièces comme de services à des utilisateurs finaux qui n’ont pas toujours été au centre de ses préoccupations.

Reste aussi une interrogation à l’heure de boucler cet article : la participation d’Alliance Automotive Group, qui semblait quasi-actée, et qui semble faire volte-face à trois mois du salon...

«Commenter la non participation des uns et des autres à Equip Auto n’appartient pas à Equip Auto, a répondu Philippe Baudin ; nous préférons nous focaliser sur les exposants présents, et faire en sorte qu’à l’issue de cette édition 2019, les absents réfléchissent à leur participation pour l’édition 2021.» A bons entendeurs…

Jérémie Morvan
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