Distrigo : la marque Bosch déréférencée en France

Jean-Marc Pierret
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Surprenant non-dit d’un récent communiqué de Distrigo que nos contacts du monde de la distribution traditionnelle nous ont permis de décoder : l’arrivée récente d’un panel de nouveaux équipementiers a aussi pour but de compenser… la sortie des pièces équipementières Bosch du catalogue Distrigo. Et ce, en France seulement…
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C'est l'histoire secrète d'un communiqué de presse assez classique que nous avons d'ailleurs relayé sans y trouver a priori malice : celui que Distrigo diffusait récemment pour honorer l'arrivée de nouvelles marques équipementières dans ses référencements de pièces (voir «Distrigo élargit son panel d’équipementiers référencés»). Sauf qu'en creux, ledit communiqué aux consonances facialement triomphalistes encapsulait des raisons bien plus sérieuses.

Lire entre les lignes de produits

Si nos taquins amis de la distribution traditionnelle française ne les avaient pas décodées pour nous, nous serions sans problème passés à côté. Mais pas eux bien sûr qui se sont en passant bien moqué de notre courte vue. Car en découvrant la liste des équipementiers et des gammes nouvellement accueillis par PSA Aftermarket (Champion, Jurid, Mann Filter, NGK, Purflux, TRW, Valeo), ils ont immédiatement compris que ce panel de marques remplaçait en fait celle d'un équipementier multiproduit bien connu : Bosch. Sûrement d'ailleurs le savaient-ils déjà. Mais à la vue de notre article initial, ils ont eu la gentille envie de ne pas nous laisser plus longtemps dans notre benoîte ignorance.

Pour l'heure pourtant, le logo Bosch reste toujours présent sur le site Distrigo parmi les fournisseurs-partenaires équipementiers du distributeur. Nous avons donc bien sûr tenté de joindre l'équipementier allemand sur le sujet. En vain. Côté PSA Aftermarket/Distrigo, Marc Boqué, responsable communication monde de PSA Aftermarket, nous a bien confirmé le déréférencement de la marque Bosch, mais «pour la France seulement». Quant aux raisons qui ont présidé à cette décision, «no comment». Il se replie derrière un silence qu'il justifie par le classique secret des affaires.

Nous resterons donc dans l'expectative. Est-ce Distrigo qui a “sorti” les multiples gammes estampillées Bosch ? Bosch qui de lui-même a renoncé à Distrigo ? Et dans un cas comme dans l'autre, serait-ce pour des questions de volumes, de services liés ou plus pragmatiquement, de conditions ?

La France n'est pas le monde

Nous avons alors relu d'un œil nouveau la phrase de Lucile Olivas Maynez, vice-presidente Independant Aftermarket Purchasing du groupe PSA, citée dans le communiqué de Distrigo. Selon elle, ce choix de nouveaux équipementiers «intègre différents critères sur la qualité des produits, la compétitivité des offres, la renommée des marques fournisseurs sur le marché considéré et la performance logistique, mais aussi les supports et l’animation commerciale mis à la disposition de Distrigo par les fournisseurs».

De classiques éléments de langage ou, en creux, un ou plusieurs reproches discrètement poussés dans la cour de Bosch ? Certains ne sont pas loin de le penser. Mais faute de position ou de précisions officielles, toutes les explications restent encore possibles tant les raisons évoquées ici et là demeurent aussi parcellaires que contradictoires.

Reste que la France n'est pas le monde. Ce déréférencement ne concerne évidemment que les gammes équipementières, sous boîtes Bosch, qui n'irrigueront plus “Distrigo France” et ses 38 plaques PR sur les 200 déjà déployées dans le monde (dont 144 en Europe). Partout ailleurs donc, Bosch demeure et demeurera de toute façon, en tant que 1er équipementier mondial, un partenaire première monte comme rechange du constructeur français et de sa division aftermarket.

Comme d'habitude, nous vous tiendrons au courant...

Jean-Marc Pierret
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