Vite identifier et rendre visibles les pros qui veulent ou peuvent « servir »

Jean-Marc Pierret
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La FNA vient de proposer aux pouvoirs publics la mise en place d'un service pouvant permettre à tous ceux qui doivent rester mobiles d'identifier des professionnels ouverts ou acceptant les urgences. Dans la même idée, le CNPA a entrepris de compléter son annuaire d'adhérents par un onglet permettant de localiser ceux qui peuvent recevoir des clients pendant cette période de confinement. Objectif : rendre facultative la réquisition de professionnels...
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La FNA vient d'annoncer avoir «sollicité le 1er ministre pour la mise en place d’un mécanisme opérationnel de service de permanence» des pros de l'après-vente. Elle rejoint en cela l'analyse d'Autodistribution. Il faut bien sûr rester disponible pour tous les métiers des urgences et des soins. Mais au-delà, pour tous ceux qui ne peuvent se passer de leurs voitures pour aller faire tourner quotidiennement les services-clés et les industries fondamentales à la vie quotidienne de la nation.

Avec les organisations professionnelles

La FNA souhaite que ce recensement d'acteurs de l'après-vent ouverts ou susceptibles d'accepter des prestations urgentes se déroule avec les organisations professionnelles. A titre d'exemple, Aliou Sow, secrétaire général de l'organisation professionnelle, rappelle qu'en temps normaux, ce sont déjà elles qui organisent, avec les professionnels concernés, les astreintes de dépannage-remorquage. «Cela permet de favoriser le volontariat, tout particulièrement des salariés. Tous n'ont pas les mêmes contraintes familiales, les mêmes obligations. Tout le monde y gagne : les pouvoirs publics ont l'assurance que les territoires sont bien couverts et les entreprises se coordonnent volontairement et efficacement».

Pour mettre son projet à exécution, la FNA n'oublie pas l'autre problème actuellement rencontré par les acteurs de l'après-vente : la disponibilité erratique de pièces de rechange. Elle constate que c'est l'une des raisons qui font que la grande majorité des entreprises des services de l’automobile (entretien, réparation, carrosserie, dépannage-remorquage...) n’ont pas la capacité de maintenir leur activité.

Volontaires et bien protégés

Sans oublier la délicate question sanitaire, qui bloque évidemment les chefs d'entreprises du secteur s'interrogeant légitimement sur la sécurité élémentaire des salariés comme sur le risque pénal lié à leur possible mise en danger. D'autant plus si leur mission prioritaire est d'assurer la mobilité des personnels soignants : il s'agit aussi d'une population à risque puisqu'en contact hélas étroit avec des malades.

Aliou Sow souhaite qu'à ces deux titres, une fois recensés et transmis aux pouvoirs publics la liste des acteurs de l'après-vente disponibles, ces derniers soient tous destinataires de kits élémentaires de sécurité incluant gel hydroalcoolique, gants et même masques, une fois au moins que les volumes commandés suffiront à les décontingenter.

Éviter la réquisition

La FNA s'inquiète aussi de l'option réquisition qui pourrait rapidement germer dans les esprits si la pénurie de réparations possibles devenait critique. A fortiori maintenant qu'il apparaît évident que le confinement va se prolonger.

Car selon le secrétaire général, une réquisition serait une mauvaise solution. «D'abord en terme d'image. Il serait très regrettable que la profession en arrive à une telle extrémité, d'autant qu'il y a encore un tiers de réparateurs prêts à répondre à des urgences ou même ouverts», souligne-t-il en faisant référence à sa toute récente étude réalisée auprès quelque 1 100 réparateurs (mécanique et carrosserie), dépanneurs et stations-service.

Il craint surtout que les pouvoirs publics puissent alors faire des choix aussi autoritaires qu'incertains. «Dans les circonstances actuelles, les réquisitions risqueraient de ne pas pouvoir tenir compte de deux critères essentiels : la volonté du chef d'entreprise bien sûr, mais aussi et surtout celle de ses salariés».

Pas sûr non plus que dans l"urgence d'une telle décision, lesdits pouvoirs publics penseraient spontanément aux artisans du secteur...

 

CNPA : un annuaire réorienté
«acteurs ouverts pendant le confinement»

Logiquement et sûrement pour les mêmes raisons, le CNPA a de son côté commencé à procéder au recensement des professionnels volontaires, une idée évoquée lors de sa télé-conférence de presse de jeudi dernier. 

Le CNPA souhaite ainsi réorienter son actuel annuaire vers le recensement et la localisation, de manière précise, de toutes les entreprises des métiers autorisés à ouvrir et tout particulièrement celles qui le sont effectivement (sous la forme qu'elles choisissent, ouverture ou urgences). En le consultant, l'internaute dispose déjà d'un nouvel onglet baptisé «Ouvert Covid-19 ?» qui lui permet d'identifier le professionnel qui a choisi de poursuivre tout ou partie de ses prestations habituelles pendant la période de confinement.

L'organisation professionnelle vient de circulariser cette possibilité auprès de tous ses adhérents afin qu'ils s'inscrivent ou/et mettent à jour leurs informations, en renseignant bien sûr l'onglet en question. «L’objectif est de concrétiser notre mobilisation dans un contexte dont chacun mesure la gravité, en assurant collectivement une continuité de services via un service minimum», souligne Xavier Horent, délégué général du CNPA.

Une extension digitale de cet annuaire est d'ores et déjà à l'étude avec l'appui de la startup Vroomly.

Jean-Marc Pierret
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