DERNIÈRE HEURE – FOG repris par Sopartex?

Jean-Marc Pierret
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Dans une semaine, le tribunal de Commerce de Paris va étudier une seule et unique offre de reprise de Fog : celle de Sopartex, le distributeur français spécialiste de la vente directe. L’idée a du sens, en termes financiers comme en termes de complémentarité et de synergies…
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Quel feuilleton que celui de Fog : depuis plusieurs années, chaque "saison" a su fournir son lot d’épisodes à rebondissements. Il nous faudrait des pages et des pages pour rappeler ici tous ses avatars, depuis qu’il quittait les mains calamiteuses de la SGCP en 2009 (Société Générale Capital Europe) pour celles, trop petites pour lui rebâtir un vrai destin, de Sakar SAS (Jacob Abbou/Coprosas et Bernard Bourrier/Autovision).

Ce qui est certain, c’est que depuis, il nous a fallu 24 articles pour pister les aventures et mésaventures de la très symbolique et dernière marque française de matériel de garage. 24 articles qui ont cumulé 60 131 pages vues, dont une pointe à 8 672 pour celui de février 2013 qui annonçait son retour sous la protection d’un tribunal (voir «Equipement de garage : peut-on encore sauver le Soldat Fog ?»).Nos lecteurs seront donc intéressés et sûrement heureux d'apprendre que, selon toutes probabilités, Fog va une nouvelle fois renaître de ses cendres. Le 29 mai, le tribunal de Commerce de Paris étudiera une offre et d’ailleurs la seule : celle d’une reprise par le discret mais très rentable Sopartex. La décision des juges sera ensuite connue dans les 15 jours.
La fin des vaches maigres
Et l’offre a cette fois du coffre. Au sens financier du terme d’abord : l’ensemble (auto, motoculture, aéronautique…) tutoie les 50 millions d’euros de CA (21 millions d’euros pour le seul Sopartex), affiche une belle rentabilité et une longue histoire qui inspirent la confiance des banquiers.C’est d’ailleurs là l’un des atouts majeurs de l’offre. Sopartex peut immédiatement garantir les achats et rassurer les fournisseurs de Fog. La fin de l’infernal chantage des paiements au c… des camions que la brinquebalante situation financière impose au fabricant de matériel de garage depuis son nouveau redressement judiciaire de 2013. Immédiatement donc, Fog cessera de «ramer» ; il pourra même "déjauger" et accélérer enfin au-dessus des vagues…
De belles synergies chez Sopartex
Ce n’est pas tout : le repreneur potentiel a également du charme en matière de culture et de synergie. Car Sopartex, c’est le mal-connu français de la vente directe qui vit –et vit donc bien– à l’ombre des deux géants européens de ce "business model" que sont Würth et Berner. A ce titre, il entretient une armée de 70 commerciaux.Certes, rêver de les convertir à la vente de matériel de garage, eux qui sont probablement astreints à une bonne dizaine de visites par jour, serait une aberration. On ne vend pas des consommables comme on vend du matériel de garage : à chacun son métier. Mais les utiliser en revanche comme "rabatteurs" utiles aux commerciaux survivants des précédentes purges de Fog comme à ses techniciens, voilà qui a tout de suite bien plus de sens. Car les commerciaux de Sopartex poussent et repoussent des dizaines de milliers de portes de garages par an. Et le commerce gagnant, ça commence toujours par l’identification des bonnes opportunités, au bon moment…
Emplois Fog sauvegardés
Enfin et surtout, l’offre Sopartex a une autre belle qualité pour les 66 salariés de Fog qui ont survécu aux purges successives : L'entreprise semble prête à en conserver la très grande majorité d’entre eux. Et visiblement, ils ont envie de cette solution. Si les "Fog" ont renoncé à leur projet de Scop (Société Coopérative et Participative permettant la reprise par les salariés) qu’ils étudient depuis de longs mois, les revoilà possiblement intéressés à investir dans l’aventure Sopartex tout ou partie des sommes qu’ils avaient recensées ensemble pour financer leur défunt projet.Reste à savoir si l'actuelle localisation de Fog à Briare, au fin fond du Loiret, survivrait à cette reprise par une société dont le siège est à Gennevilliers, aux portes de Paris. Mais en ces temps difficiles, mieux vaut toujours suivre un job que de le perdre…
Jean-Marc Pierret
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