Turbo à géométrie variable : un marché à prendre 

Arnaud Gauthier
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A la fois solide et fragile, le turbo nécessite une utilisation scrupuleuse et des entretiens réguliers du moteur. Lorsqu’il casse, deux solutions s’offrent. Le reconditionnement et le remplacement par un neuf. En la matière, le marché de l'après-vente offre certaines possibilités, mais souffre aussi de certains manquements...
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Malgré la crise et la mise en place de méthodes de réparation des turbos à géométrie fixe par l’ensemble des spécialistes du turbo depuis plusieurs années, les équipementiers de premier rang (Mahle et Honeywell) ainsi que les sociétés MS Motor Service et Turbo's Hoet –tous deux distributeurs officiels des plus grands nom du turbo- font de la résistance : en matière de turbo à géométrie variable (TGV), «on ne vend que du neuf» explique Laurent Heurtebise, directeur commercial Mahle aftermarket France. Mais pour combien de temps encore ?
En attendant, le parc de véhicules turbocompressés augmente rapidement et certains acteurs comme Turbo Moteurs Migné proposent déjà des solutions de reconditionnement pour les TGV. Nul doute que sur un marché aussi porteur, les solutions de réparation pour ces systèmes complexes doivent actuellement être à l’étude et pourraient prochainement émerger de la part des équipementiers. Mais pour cela, il faudra encore attendre.
Aussi, à défaut de fournir une solution de reconditionnement pour les turbos à géométrie variable, plus accessible économiquement parlant, Mahle propose un véritable accompagnement de la prestation de remplacement des turbos (classiques comme à géométrie variable) auprès des distributeurs et réparateurs tandis que d’autres misent plutôt sur la formation initiale (voir l'encadré).

L’accompagnement des réparateurs
Le turbocompresseur a normalement la même durée de vie que le moteur. Toutefois, quand il casse, c’est presque toujours la conséquence d'un défaut du moteur (manque d'huile, huile contaminée, températures trop élevées des gaz d’échappement ou aspiration accidentelle d´un corps étranger par défaut de filtration de l'air). Il est donc important de corriger le défaut avant de remplacer le turbo sous peine d'une nouvelle défaillance. «Chaque remplacement de turbo est l’occasion de vendre des prestations complémentaires, par exemple de changement de filtres et vidange, détaille Laurent heurtebise (Mahle). Le turbo apparait donc comme une double source de business.» Par ailleurs, l’équipementier propose une notice très détaillée des opérations de remplacement d’un turbo –disponible également sur son site internet- ainsi qu’un kit contenant les canalisations, la crépine et l’ensemble des pièces nécessaires pour un remplacement professionnel du turbo. Des outils essentiels pour intervenir sur une pièce aussi technique.  

Un contexte favorable au reconditionné

Avec la période de crise économique que nous traversons, les automobilistes arbitrent de plus en plus sur les dépenses liées à l’automobile. Le budget de l’automobiliste en atteste, les automobilistes retardent au maximum l’entretien de leur véhicule. A plus forte raison lorsqu’il s’agit de changer une pièce technique, donc chère, comme le turbo. Aussi, les solutions 'dépositionnées' de turbos remanufacturés font l’objet d’une forte demande. Certes, aucun équipementiers n’a aujourd'hui proposé un process de reconditionnement des TGV ; reste que, au regard du business potentiel, l’opportunité d’une présence sur ce marché est envisageable dans un futur (très) proche. Dans l’attente, Honeywell a réajusté sa gamme et ses tarifs pour les technologies de rénovation CHRA (rénovation du 'coeur' du système) destinés aux turbos à géométrie fixe.


1ère monte: création d'un master en ingénierie de suralimentation
Alors que certains tentent de former les distributeurs et clients réparateurs, BorgWarner tente de prendre de l’avance en misant sur la formation initiale. A l’occasion du partenariat liant l’équipementier à Jaguar Land Rover dans le cadre de la fourniture de ses technologies de suralimentation pour la nouvelle famille de moteurs essence et diesel prévus pour 2015, Borgwarner a annoncé la mise en place d’un cursus de master en ingénierie de suralimentation. Ce dernier sera réalisé en collaboration avec l’université de Huddersfield (GB).  Il permettra sans doute dans un futur proche d’assurer l’arrivée de nouvelles recrues au sein du nouveau centre d’ingénierie Borgwarner de Bradford (GB).




Arnaud Gauthier
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