Après le diagnostic, quels traitements?

Jean-Marc Felten
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Retour en arrière : annoncé pour janvier 2019, puis effectif depuis le 1er juillet dernier, le nouveau contrôle technique sanctionne les véhicules diesel les plus polluants dans des conditions bien plus contraignantes qu’avant. A la clé, des opérations de contrôle et de nettoyage des circuits d’alimentation, de combustion et de dépollution. Oui, mais lesquels ?
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Les éléments concernés par ces opérations sont très technologiques dans les moteurs diesel : le circuit d’alimentation en carburant, des filtres jusqu’aux injecteurs (en excluant le système électronique et électrique), la combustion (par compression sur les diesel), la suralimentation, les recyclages de gaz et les traitements des gaz d’échappement.

Cette boucle est longue, complexe et caractérisée par une seule défaillance : un taux excessif de polluants détecté à l’analyse de gaz et des particules. Si le diagnostic est facilité par des équipements dédiés, le traitement des défaillances peut prendre de multiples formes.

Diagnostic

Nous l’avons abordé précédemment : le diagnostic mécanique des systèmes de dépollution peut être réalisé avec des équipements dédiés, dont les performances sont maintenant reconnues. Mais après le diagnostic, il faut traiter les éléments défaillants au mieux. Les spécialistes estiment que le marché devrait se répartir entre 62% d'interventions par néttoyage et 38% par remplacement des pièces, pour un total de 2 millions d'interventions par an.

Il y a bien sûr le remplacement pur et simple, souvent réalisé pour les vannes EGR qui sont prises dans la calamine. Reste que le coût des pièces peut rapidement s’envoler : pour celles d’injection, pompe et injecteurs, ainsi que la ligne d’échappement dont le filtre à particules, les prix qui dépassent vite les 1 000 euros !

Quant à envisager un démontage de chaque pour procéder à un nettoyage manuel, il faut considérer la complexité des montages, les joints et le temps passé. Un bon diagnostic permet d’envisager le niveau de pollution des circuits et l’état de chaque pièce afin de procéder logiquement aux opérations nécessaires. Cet examen initial permettra de réaliser l’opération de réparation la plus appropriée, depuis le mélange d’additif dans le carburant, jusqu’au nettoyage des pièces d’échappement déposées chez un spécialiste.

La boucle d’alimentation et de dépollution. Peu d’éléments mais complexe de fonctionnement… et très sensible ! La boucle d’alimentation et de dépollution. Peu d’éléments mais complexe de fonctionnement… et très sensible !
Nettoyage par injection

D’une efficacité reconnue depuis plus de 10 ans, le nettoyage par circulation d’un produit nettoyant introduit à l’admission permet un traitement en profondeur et un résultat significatif sur les émissions polluantes. Il peut être réalisé avec des produits de nettoyage dédiés, mais imposent alors une filtration des gaz d’échappement pour limiter la libération dans l’atmosphère de produits toxiques. Une solution plus récente utilise l’hydrogène sous forme gazeuse qui, recombiné à l’oxygène, permet de décoller les particules de “crasse” sur le circuit d’admission (via l’EGR) dans la chambre de combustion et sur le circuit d’échappement.

Décrasser le FAP

Des appareils ont été conçus pour réaliser un nettoyage des suies persistantes dans les filtres à particules et autres catalyseurs. Le principe consiste à envoyer un fluide sous pression mélangé à un détergeant ou à de l’air comprimé. Des variations de pression décollent les particules qui sont ensuite extraites du pot par l’eau circulant. Des tests de différence de pression «amont/aval» sont réalisés avant et après l’opération pour juger du nettoyage et de l’état du pot.

Le nettoyeur de FAP conçu par Technifap permet peu ou prou de retrouver les performances d’origine du filtre. Le nettoyeur de FAP conçu par Technifap permet peu ou prou de retrouver les performances d’origine du filtre.
Les produits d’entretien

Pour appréhender un encrassement du circuit, les pétroliers intègrent des additifs aux carburants mais ceux-ci sont prévus pour un usage normal des véhicules et ne prennent pas en compte un usage à vitesse réduite, ou le fonctionnement à une température trop basse sur des trajets trop courts.

Pour remédier à ces comportements qui conduisent rapidement à un dysfonctionnement de la boucle de dépollution, il est proposé des produits complémentaires qui procèdent à un nettoyage en temps réel de l’ensemble du circuit, dans des conditions de fonctionnement classique, c'est-à-dire sans procéder à un “forçage” des actuateurs. La solution est préventive et permet d’espacer les traitements de fond, tout en garantissant une dépollution plus efficace.

Le mécano et les traitements

Que préconiser en atelier ? En fait, tout peut être nécessaire. Il faut bien étudier chaque solution, les coûts en investissement et en rentabilité, le profit pour le client, qui sera différent selon l’usage qu’il fait de son véhicule et le kilométrage.

Le nettoyage du filtre à particules est l’ultime solution, qui ne sera réalisé qu’à partir du moment où le voyant reste allumé malgré les régénérations sur véhicule. Les machines pour le réaliser étant coûteuses, on se rapprochera d’un spécialiste qui fera l’opération pour une somme forfaitaire, inférieure à l’échange réparation d’une pièce d’origine.

Le nettoyage par produit ou «à l’eau» (soit à l’hydrogène vaporisée) est une bonne alternative qui se pratiquera autant à l’entretien qu’en curatif. Il faut procéder à un nombre suffisant de traitement chaque mois pour amortir l’appareil qui équivaut à une station de climatisation. Avec les nouvelles règles du contrôle technique, l’investissement devrait toutefois être rentabilisé rapidement. Faurecia s'est récemment lancé sur le marché du nettoyage de FAP avec son nouveau FilterCleanBox.

Reste la fourniture d’additifs pour le carburant, l’opération est simple et peu coûteuse pour le client, elle est à réaliser bien en amont du contrôle technique pour être efficace. Le coût et les contraintes des nouvelles contre-visites doivent être suffisants pour convaincre le client, et les fournisseurs ne manquent pas.

HyCalamine, une solution FlexFuel
Le tableau de bord du HyCalamine de FlexFuel. Le tableau de bord du HyCalamine de FlexFuel.

Quand le verdict tombe d’un moteur qui pollue, le réparateur doit réagir très rapidement pour proposer à son client la meilleure solution, celle qui présente l’efficacité optimale par rapport à un coût, dans la perspective du prix résiduel du véhicule.

Plusieurs équipementiers ont lancé des solutions en pratiquant un nettoyage des circuits de combustion et de dépollution par injection de produits décalaminant ou, comme FlexFuel Energy Development, avec une recomposition d’hydrogène et d’oxygène en eau (sous forme de vapeurs à hautes températures) dans le moteur.

Pratiqué à l’issue d’un contrôle de la pollution dans les normes du contrôle technique, la procédure dure environ 1 à 2 heures. La machine HyCalamine de FlexFuel procède par phases intégrant l’injection, sous fonctionnement moteur, des 2 gaz dans la tubulure d’admission. Le décalaminage va toucher les soupapes et les cylindres en premier lieu, puis la ligne d’échappement.

En procédant à des ouvertures forcées de la vanne EGR, le recyclage à l’admission de la production de nettoyage va décolmater celle-ci, et permettre simultanément de vérifier son fonctionnement. Le nettoyage touche également le turbocompresseur, puis un essai sur route permet de réaliser une régénération du filtre à particules. Les résultats mesurés sont là pour accréditer la solution.

Ne consommant que de l’eau déminéralisée, le FlexFuel HyCalamine est un équipement qui peut améliorer le chiffre d’affaires de l’atelier, rentabilisé dès le 5ème entretien réalisé chaque mois, avec une formule location. Celle-ci permet également de bénéficier des évolutions du matériel, une nouvelle machine étant annoncée pour Equip Auto le mois prochain, avec plus d’interactivité.

Témoignage: Luc Veyrand (Technifap)

Depuis bientôt 2 ans, Luc Veyrand, gérant de l’atelier Auto Service Jovinien (ASJ), utilise dans son établissement une machine à nettoyer les filtres à particules Technifap.

«La machine TechniFap fonctionne réellement bien. C’est à la fois simple, fiable et rapide. Le nettoyage du filtre à particules ou du catalyseur prend 50 minutes environ (pour un VL). Le plus long est le séchage, et l’installation dans la machine. L’entretien de l’appareil se fait 2 fois par an, échange des filtres et nettoyage, pour une utilisation à raison de 15 à 30 opérations mensuelles.

Le nettoyage des filtres à particules est une opération qui permet de préserver le véhicule. Si un défaut persiste après, c’est qu’un autre problème est installé et il faut alors réaliser un diagnostic plus approfondi. Cela arrive avec des défauts sur les systèmes d’injection en mauvais état.

Dans le cadre du contrat avec le fabricant et comme partenaire du réseau, ASJ réalise 15 à 35 opérations par mois, pour une rentabilité à partir de 6 nettoyages. Le coût client est de 300€, ce qui représente avec le diagnostic et le démontage et remontage, environ 450 à 550€. Pour mémoire, un filtre chez le constructeur coûte parfois plus de 1 000€, non comptée la main d’œuvre... Ce service - à la fois pour les particuliers, les entreprises ainsi que les autres garages - est aujourd’hui nécessaire pour l’entreprise, en me permettant de relancer l’activité avec des embauches de mécaniciens.»

Jean-Marc Felten
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