<strong>Témoignage</strong> – Réparation-collision : « <em>Et la peinture, dans tout ça?</em>« 

Jean-Marc Pierret
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Ce témoignage vient d’un acteur de la réparation-collision. Il a le mérite de rappeler l’une des composantes méconnues des relations entre fabricants, donneurs d’ordres et plateformes de gestion de sinistres : la fourniture de pièces et de peinture. C’est cette dernière qui est ici citée en exemple pour les espoirs déçus qu’elle a suscités…
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JANVIER_2013_temoignagesIl y a quelques temps encore, les fabricants de peinture cherchaient à tout prix à trouver des terrains d’entente avec les assureurs. Après Sikkens avec Covéa, Axalta/Dupont avec Axa, Sherwin Williams ou PPG avec l’intermédiaire d’assurance Nobilas, on n’entend plus parler de rapprochements commerciaux entre les industriels de la chimie et les assureurs ou leurs gestionnaires de sinistres. Quelle énergie dépensée pour un marché d’à peine 200 millions d’euros d’achat aux fabricants par les distributeurs ou gros négociants !

A promettre tout plein d’avantages à leurs réseaux agréés, les assureurs pensaient alors pouvoir retrouver des marges arrière sur la peinture, comme certains en trouvent sur les pièces à travers certains gros distributeurs.

La réalité fut tout autre. Malgré les sommes proposées aux têtes de réseaux assureurs, les primes à la machine installée, les 15% de marge arrière sur la consommation annuelle de chaque agréé, l’engouement des chimistes vers les assureurs est tombé…

La mayonnaise n’a pas pris chez les agréés comme l’avait prévu le modèle économique. La disparité des distributeurs, les réseaux de distribution, les sommes allouées en fonction des distributeurs ont eu raison de ce beau modèle économique mis au point par des industriels de la chimie pour des assureurs en manque de trésorerie. L’investissement fait par les chimistes ne trouvait pas de retour correct sur l’investissement fait par les assureurs, mince alors ! Les réparateurs n’ont pas cru à tous ces services offerts, ces belles machines à peintures rutilantes, ces gratuités en fonction des volumes, le tout sous couvert d’apport d’affaires garanti,  lui, oralement…

Le rêve de certains intermédiaires de gestion de sinistres s’effondre, eux qui rêvaient d’amener les pièces et la peinture aux réparateurs et facturer à l’assureur, les réparateurs se contentant de facturer uniquement de la main d’œuvre aux tarifs agréés… Le carrosse redevient citrouille !

Il s’est pourtant murmuré qu’un chimiste aurait proposé à un assureur 750 000 €, 1 500 € par machine installée et 15% de marge arrière sur les consommations annuelles des nouvelles machines installées dans son réseau d’agréés. C’était en 2003, à un étage où tout le monde n’entre pas. Ça donne une idée des volumes d’argent mis en jeu et de fait, des attentes commerciales des chimistes.

Il n’en a rien été…

Jean-Marc Pierret
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