Dossiers AXA et Allianz : cette fois, l’ANEA va devoir taper dans la butte!

Jean-Marc Pierret
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 L'ANEA (Alliance Nationale des Experts en Automobile) a deux bonnes raisons de partir à l'assaut des assureurs : le dossier AXA déjà en cours et la récente annonce d'une déforestation brutale du réseau d'experts d'Allianz. 62 cabinets d'experts seront privés de contrat avec cet assureur dès janvier 2015. Soit sans délai raisonnable pour se retourner...
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Une info venue de nos lecteurs-correspondants!Deux rendez-vous demandés par l'ANEA vont avoir un poids certain pour toute la profession d'expert :  ceux demandés à AXA et à Allianz. le premier avec AXA aura lieu jeudi prochain. son contexte, nos lecteurs le connaissent déjà (voir«l’ANEA s’attaque à AXA… et au BCA !» et «L’ANEA contre AXA (suite) : les régions mobilisées». En plein mois d'août, l'assureur avait déployé des sanctions contre les experts jugés insuffisamment vigilants à son goût en termes de coûts sinistre. Ce n'était pas une vraie surprise, puisque nous les avions révélées en mai («Comment AXA menace ses experts…») et détaillées 15 jours plus tard «(AXA et ses experts (suite) : les dessous du contrat »). La rencontre de jeudi s'annonce, à en croire nos informateurs, musclée : l'ANEA a la ferme intention d'en sortir avec des résultats.A l'heure où des enquêtes journalistiques viennent de révéler qu'AXA ferait partie des quelques multinationales à avoir grassement profité d'un statut fiscal “spécifique” au Luxembourg (voir quelques uns des multiples articles sur le sujet), l'occasion est belle de demander un rééquilibrage des recettes entre l'assureur et ses experts. Et en passant, si l'ANEA peut aussi parler des carrossiers et de Nobilas...
Allianz : trop, c'est trop ?
L'autre rendez-vous, avec Allianz cette fois, n'est pas encore fixé. Mais il vient lui aussi d'être fermement demandé par l'ANEA. La raison, on la trouve dans la toute dernière lettre d'information de la fédération des experts. Sous le titre «ANEA déplore les conséquences sur la profession des résultats de l’'appel d’'offres lancé par Allianz début juillet», l'alliance énumère les conséquences de la décision de l'assureur. «C'’est un nouveau séisme que vivent nos entreprises, déjà lourdement impactées par d’'autres décisions des assureurs du marché et par la crise qui sévit dans notre pays. Ce séisme frappe doublement la profession des experts en automobile de par son ampleur et par sa brutalité. Plus de 10% des entreprises du marché de l’'expertise automobile sont concernées par la décision d’'Allianz (en gras dans le texte) de ne plus poursuivre leur collaboration avec ce donneur d’'ordres ; concrètement, Allianz réduit son réseau de 180 entreprises à 118. Ce sont donc plus de 60 cabinets, sur les 550 recensés dans la profession, qui ont perdu ce marché».L'ANEA reproche à l'assureur d'avoir mené les opérations sans jamais la consulter. Il est vrai qu'Allianz n'a guère pris de gants. Annoncée par lettre recommandée le 31 mars, la résiliation avait touché tous les experts (voir«Allianz a résilié tout son réseau d’experts !»)  avec “promesse” d'en reprendre moins. Déjà douloureuse sur le fond, la manœuvre n'avait pas non plus su, ou voulu, mettre les formes. C'est le service achat de l'assureur qui a conduit l'appel d'offres, réduisant les experts à de simples facteurs de coûts désincarnés, encouragés de fait à se proposer à vil prix (voir «Quand Allianz “achète” ses experts…» et «l’appel d’offre d’Allianz est en cours…»).
L'urgence des résultats
«A aucun moment, cette réduction massive du nombre de cabinets à l'’issue de cet appel d’'offres n'’a été discutée avec ANEA», tempête l'Alliance. «La brutalité se caractérise par l’'absence de préavis laissé à nos entreprises (encore en gras dans le texte) qui ne sont pas reconduites dans un nouveau partenariat. La décision est connue depuis le 4 novembre et elle est applicable au 1er janvier 2015 sans exception. ANEA a immédiatement  réagi et fait observer à Allianz que cela n’'était pas acceptable.»Pas plus d'ailleurs que pour les heureux sélectionnés qui n'ont guère de temps pour s'organiser : «La brutalité touche aussi les entreprises qui ont été retenues qui  doivent communiquer, d’'ici le 12 novembre, leur jour de passage sur les nouveaux secteurs attribués alors qu’'elles ne connaissent pas les volumes de travail sur ces zones».Sur le dossier AXA comme celui d'Allianz, l'ANEA sait qu'elle doit avoir des résultats : non seulement la colère gronde, mais les experts −et surtout ceux qui sont centrifugés par la restructuration d'Allianz− vont probablement regarder à la loupe qui sort par le haut de la grande saignée qui pousse 62 experts dans les frimas du marché...Comme d'habitude, sur ce point comme sur les autres, on vous tiendra au courant...
Jean-Marc Pierret
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