Internet et réparateurs: le choc des modèles entre Groupauto et Autodistribution

Jean-Marc Pierret
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Drivista.com va probablement ouvrir lundi prochain —avec un retard technique sur la mi-mars initialement prévue— et y déployer, pour les réseaux de réparateurs traditionnels de Goupauto, l’innovante expérience de forfaits à tarifs nationaux uniques. Autodistribution ne suivra pas son exemple et n'invitera pas ses réseaux AD à adopter cette approche : le groupement est peu convaincu de son intérêt, voire de sa nécessité. Laquelle des deux écoles gagnera ?
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Annoncé pour mi-mars, Drivista.com sera, aux dernières nouvelles, lancé dans quelques jours. Initié par Groupauto, il va constituer une petite révolution (voir «Groupauto : Drivista.com, ou l’innovant site à forfaits et prix uniques !»). Pour la première fois, une enseigne traditionnelle a convaincu des réparateurs adhérents de déployer nationalement, sur un site web, un éventail de forfaits "Pièces et main d’œuvre" à tarifs uniques. Les ateliers ainsi connectés proposeront en ligne une dizaine de prestations de grandes ventes (vidange, filtration, pneumatique, etc.) que le consommateur pourra s'approprier en tapant sa plaque d’immatriculation ou son type MINE. Le devis qui s’ensuivra sera accepté chez les réparateurs participants, dûment géolocalisés pour l’occasion autour du lieu choisi par l’automobiliste.Pas question pour Autodistribution/ADUne petite révolution qui ne semble pas sur le point de contaminer Autodistribution : interrogés sur le sujet lors de la rituelle réunion presse annuelle d’Autodistribution (voir "Autodistribution : la conquête comme maître-mot"), Stéphane Antiglio, le président du groupe et Laurent Desrouffet, son directeur commerce et réseaux VL, ont tous deux été clairs : pas question d’emboîter le pas de Groupauto en la matière.«Nous ne sommes pas là pour imposer des taux horaires aux garages», a souligné Stéphane Antiglio ; nous préférons déployer les produits et services qui puissent aider nos adhérents à accroître leurs compétences et leur efficacité sur Internet, tels que les prises de rendez-vous et les devis en ligne qui seront sur le site grand public AD-auto.fr en septembre».  «Le tarif national n’a pas grand sens, poursuivait Laurent Desrouffet ; le m² n’a pas le même coût partout, le personnel non plus ;  il faut pouvoir tenir compte de contextes très différents, de profils de clientèles très différents». Et de préconiser la fixation du prix par le seul garage : «notre rôle est seulement de les accompagner en les aidant à se positionner de la meilleure façon possible dans leurs environnements concurrentiels respectifs».Groupauto : pas de problème !Aussi pertinents puissent-ils paraître, les contre-arguments d’Autodistribution sont balayés par Serge Boillot, le responsable des réseaux chez Groupauto : «Je connais les tarifs uniques de forfaits depuis 87, quand je débutais chez Feu Vert. Il y a bien longtemps que les forfaits de centres auto sont nationaux ou que les forfaits de nos Etape Auto, un merveilleux laboratoire en l’occurrence, sont nationaux. Et ça ne crée aucun problème». Pour lui, la question du prix forfaitaire pièces+main d’œuvre relatif à chaque zone ne se pose pas : «C’est un contre-argument de réparateur et de distributeurs traditionnels !», raille-t-il gentiment...D’accord, mais comment trouver le bon tarif national médian entre un centre ville coûteux et une zone rurale économiquement dévastée ? «Le maillage de nos réparateurs adhérents est rural ou péri-urbain : les tarifs des forfaits sont donc compétitifs face aux réparateurs concurrents, aux centres autos et aux spécialistes. Quant aux villes, dominées par des réseaux constructeurs, nos tarifs forfaitaires y sont encore plus attractifs», précise-t-il.Certes, reconnaît-il, un tel positionnement a exigé «un effort sensible de la part des distributeurs comme des réparateurs». Certes encore, tous ne sont pas encore totalement convaincus par les vertus annoncées de la démarche unificatrice. Mais c’est un fait qu’il tient à souligner : «entre le 20 février et le 31 mars, nous avons recruté sans difficulté les 400 réparateurs-participants nécessaires au maillage crédible pour un lancement national. Et nous ne sommes pas peu fiers d’y être parvenus !».Qui a raison, qui a tort ? Il n’y a plus qu’à attendre quelques mois : de l’école Autodistribution ou de celle de Groupauto, ce sera le résultat de l’expérience Drivista.com qui tranchera…
Jean-Marc Pierret
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