Corteco mise sur la réparation des BVA et s’appuie sur son client Ganzeboom

Romain Thirion
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Le taux d’équipement du parc roulant français en boîtes de vitesses automatiques étant en progression et compte tenu du prix élevé de la pièce neuve lorsque celle-ci tombe en panne, l’échange-réparation s’avère, dans ce cas précis, particulièrement opportun. Entre une boîte neuve et une réparée, les tarifs peuvent chuter de plus de 50%, et parfois davantage. Raison pour laquelle Corteco, fournisseur de joints pour BVA via la marque Transtec, entend motiver la distribution indépendante à se pencher sur la question.
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Parce que Corteco, ce sont aussi des joints et que les boîtes de vitesses automatiques en comportent beaucoup et de différentes sortes, l’équipementier croit fortement au potentiel de développement de la réparation des BVA. Même sur un marché comme la France, où le parc est encore sous-équipé par rapport aux transmissions manuelles, avec seulement 2,6 millions de véhicules équipés, soient 8,3% des véhicules roulants. Mais la tendance est à la hausse et ce n’est pas pour rien si Ganzeboom, entreprise familiale néerlandaise établie à Almelo et spécialisée dans la réparation des boîtes de vitesses et dans la distribution de pièces et composants nécessaires à cette activité, exporte une partie de sa production en France.

La société était d’ailleurs présente pour la première fois à Equip Auto, en 2013, et compte pas moins de cinq gros clients français qui se sont spécialisés dans la réparation et/ou la vente de boîtes de vitesses réparées, auxquels s’ajoute une entreprise suisse établie juste de l’autre côté de la frontière. «Ces clients nous passent commande tous les jours, souligne Mark Ganzeboom, fils aîné du fondateur de la société, Ben Ganzeboom, et désormais dirigeant. Et 80% de nos clients reçoivent la pièce à J+1, même en France», grâce aux très bonnes connexions routières entre les Pays-Bas et l’Hexagone.

Composants et produits finis
Dans l’entrepôt de Ganzeboom, quelque 18 000 références de pièces attendent sagement d’être expédiées. Car même si la société s’est spécialisée dans la réparation depuis le début des années 1990, époque où Mark a intégré l’entreprise de son père, c’est du magasin que viennent 70% de son chiffre d’affaires. Propre comme un showroom, l’atelier, lui, ne compte que pour 30%. Mais c’est bel et bien là le cœur de Ganzeboom, dans lequel 18 techniciens s’affairent. En effet, réparer une boîte de vitesses automatique répond à des étapes très strictes et précises.Démontage, diagnostic, séparation de la boîte proprement dite d’avec le convertisseur de couple et le bloc hydraulique, nettoyage et remplacement de chaque composant défectueux ou usé, test du produit réparé, reconditionnement sont, entre autres, des tâches obligatoires que Ganzeboom a su rationaliser avec le personnel et l’équipement qu’il faut. La société dispose notamment de trois bancs de tests des blocs hydrauliques, matériel qu’elle vend également, mais dont le prix élevé –70 000 euros environ !– n’intéressera que les professionnels désireux de se lancer dans la réparation de BVA.Convertisseur de couple A gauche, la garniture en périphérie de l'amortisseur de torsion est neuve... A droite, elle a totalement disparu, causant l'arrêt immédiat du véhicule.
Marges et image de marque
Une activité d’avenir, assurément, car le parc roulant français ne cesse de s’équiper en boîtes de vitesses automatiques. Et il est peut-être opportun de la saisir dès aujourd’hui, pour réparer ou simplement distribuer des boîtes de vitesses en échange-réparation. Car le gain est évident par rapport à une boîte neuve vendue dans les réseaux constructeurs. «Aux Pays-Bas, si je vais chez BMW, on me proposera la BVA neuve à 5 000 euros, et à 3 500 euros en échange standard, explique Mark Ganzeboom. Alors qu’un réparateur indépendant qui se sera fourni dans l’IAM pourra la proposer, en échange-réparation, à 2 500 euros.»Clairement, la filière indépendante a une véritable légitimité à se saisir du marché lorsqu’elle sait qu’elle peut compter sur des réparateurs compétents et expérimentés. Et comme dans la distribution et le remplacement de pièces techniques, le grossiste et le garagiste qui osent vendre de la BVA et de la boîte manuelle réparées s’offriraient ainsi, et sans trop de mal, une image de marque et de jolies marges, par-dessus le marché. «Un de mes gros clients du nord de la France a reçu la demande d’un de ses clients à lui pour une boîte de vitesses manuelle de Volkswagen Passat de 2007, raconte Jérôme Habsieger, directeur commercial France de Corteco. Prix du neuf dans le groupe VAG : 3 756 euros, sans aucune proposition d’échange standard ou réparation. Il a donc appelé Ganzeboom qui avait le modèle rénové en stock, garanti 1 an, pour 1 350 euros, transport inclus Le potentiel marché est évident pour Corteco, même s’il ne vend pas lui-même de boîtes rénovées, mais fournit le nécessaire en termes de joints et de bagues pour la rénovation de boîtes auto, DSG, CVT ou manuelles. L’équipementier fournit des kits complets selon chaque référence dans des emballages sous marque Transtec, bien plus connue aux Etats-Unis que chez nous, puisqu’elle y existe depuis 1978 et y réalise 65 millions d’euros de chiffre d’affaires sur un total global de 90 millions. Elle dispose d’un catalogue de 490 références de kits pour un taux de couverture d’environ 85%. «Le prix moyen d’un kit Transtec est de 50 euros, précise Jérôme Habsieger. Mais il peut grimper jusqu’à 160 euros pour l’overhaul kit pour boîte BVA 8 vitesses BMW, signée ZF. Un prix qui n’est pas si élevé, mais qu’il faut consentir, car sans une offre complète de joints, les trois jours de travail nécessaires pour rénover une BVA sont fichus.»Kit Transtec Avec sa marque Transtec, Corteco fournit les kits de joints nécessaire à la réparation des BVA.
Romain Thirion
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