Projet de reprise d’Automax : ACR Group veut se renforcer sur Marseille et sa région

Jean-Marc Pierret
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ACR Group s'apprête à prendre 70% d'Automax, la plateforme marseillaise détenue par le puissant Autodistribution Farsy présent sur les Bouches du Rhône et le Vaucluse. Complémentaire par ses pièces techniques et certains de ses équipementiers à l'autre plateforme régionale que détient déjà ACR, ce rachat renforcerait le réseau de plateforme et permettrait au distributeur de se recentrer sur son métier historique...
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ACR Group, rachetée par Autodistribution début 2014 (voir «Autodistribution s’offre les 8 plateformes d’ACR Group !»), s'apprête à prendre 70% de la plateforme Automax Marseille détenue par Bernard Farsy, patron du puissant Autodistribution Farsy (60 millions d’euros de CA et 300 salariés pour 14 points de distribution dans les Bouches du Rhône et le Vaucluse).
Complémentarités entre ACR et Automax
Officialisée auprès des partenaires sociaux des deux entreprises, l’annonce s’est voulue rassurante pour tous les salariés directement concernés : le fait qu’ACR dispose déjà d’une plateforme régionale basée elle aussi à Marseille n’aura pas d’impact négatif sur l’emploi d’Automax. Ni inversement.En fait, sur le papier au moins, les deux plateformes sont plutôt complémentaires. Géographiquement d'abord : la plateforme d'ACR est au nord de Marseille et celle d'Automax, au Sud. Ensemble, la couverture de la grande et dense conurbation est facilitée et renforcée. En termes d'offre ensuite : avec Automax, ACR Group va considérablement enrichir son offre en pièces techniques qui sont le point fort de la plateforme reprise. Sur l’un des territoires les plus féconds de France en ateliers de réparation mais aussi en “jobbers” (les fameux “grossistes-mobylettes” qui stockent peu ou pas et s’approvisionnent constamment auprès desdites plateformes), ACR renforce ses positions, ses débouchés et donc, son CA.Autre avantage pour ACR Group dans cette opération marseillaise : en plus de nouvelles références en pièces techniques, le réseau de plateforme “rentre” pour l'occasion de nouveaux équipementiers parmi ceux référencés chez Automax. Mieux : même dans le cas des familles de produits déjà communes aux deux plateformes, «les marques sont en fait complémentaires», se félicite Bernard Farsy. Une aubaine pour certains de ces fournisseurs mais aussi un possible casse-tête pour d’autres, notamment ceux qui affectionnent une distribution quasi-sélective. De fait, ils se retrouveraient chez un ACR qui ne s’est jamais ni vanté, ni caché, d’être un des fournisseurs des sites internet grand public. Comme Automax, d'ailleurs...
Farsy rime à nouveau avec “orthodoxie”
De son côté, Autodistribution Farsy fait aussi d’une pierre, deux coups. D'abord parce qu'ainsi, il redevient un distributeur “orthodoxe” ne mélangeant plus les genres. Automax était née il est vrai un peu par hasard, en 2004, de la vente par Bosch d'une de ses plateformes au distributeur, puis d'une même opération de cession réalisée ensuite par Tenneco, rappelle en substance Bernard Farsy (voir l'historique de l'entreprise). Regroupées, elles donnaient alors naissance à Automax. Le distributeur avait poursuivi l'aventure presque de façon défensive, comme une sorte de digue posée sur son territoire en attendant de voir ce que les émergentes plateformes régionales indépendantes d'alors donneraient.Depuis, les positions se sont figées et la potentielle concurrence des plateformes régionales est rentrée dans le rang. En cédant aujourd'hui l’essentiel d’Automax à ACR, le distributeur minore de toute façon tout risque de concurrence sauvage : l’opération reste dans la grande famille Autodistribution. Et fort des 30% qu’il conserve «autant pour des raisons émotionnelles que pragmatiques» souligne Bernard Farsy, il demeure de toute façon un client privilégié d’Automax/ACR, au moins pour les nécessaires dépannages vers ses 14 points de vente.
Communauté de stratégie
Voilà qui en tout cas dément définitivement une crainte évoquée lors du rachat d’ACR par Autodistribution : que l'entrée du réseau de plateforme dans la galaxie Autodistribution ne vienne agacer certains “plateformistes” parmi les grands distributeurs indépendants du groupement. Au contraire donc : cette reprise d'Automax vient prouver que la «nouvelle gouvernance» instaurée par Stéphane Antiglio, le président d'Autodistribution, a bel et bien rapproché stratégiquement et opérationnellement les distributeurs et le groupement.Ce que confirme d'ailleurs bien volontiers Bernard Farsy : «C'est une évidence : la réalité de la communauté de vision entre le groupement et les distributeurs et la cohérence de la stratégie déployée par Autodistribution depuis 2009 (Ndlr : date de sa reprise par Towerbrook) a facilité l'opération». A combien la transaction se monte-t-elle ? «Je ne vous le dirai pas, s'amuse-t-il. Mais pour les raisons que je viens d'évoquer, c'est une vente comme un achat gagnant-gagnant pour les deux parties. La pérennité et la poursuite du développement d'Automax grâce à l'arrivée d'ACR Group sont au moins aussi importantes pour moi que le seul prix de vente».Automax
Jean-Marc Pierret
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