PGA Motors achète chez Flauraud

Jérémie Morvan
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La rumeur est à moitié confirmée : oui, le puissant groupe de distribution PGA Motors va accroître ses flux commerciaux avec Flauraud pour intensifier sa stratégie pièces équipementières ; mais non, il n'y a pas de rapprochement capitalistique programmé entre le distributeur de pièces et le distributeur VN...
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Il fallait bien vérifier la rumeur croissante d'un possible rapprochement entre le puissant distributeur VN qu'est PGA Motors (en l’occurrence LE plus important dans l’Hexagone avec quelque 250 concessions pour un CA de plus de 3,5 milliards d’€) et Flauraud, le clermontois distributeur de pièces. D'autant que ladite rumeur enflait jour après jour, jusqu'à évoquer un possible rapprochement capitalistique.Évacuons donc d'emblée cette dernière question que nous avons directement posé à Flauraud : le distributeur dément catégoriquement toute négociation de reprise par PGA. Si ce dernier s'est rapproché du distributeur de pièces, c'est uniquement au niveau commercial : «PGA Motors a souhaité nouer ce partenariat dans l’objectif de pouvoir proposer une alternative crédible à son offre traditionnelle de pièces d’origine», confie-t-on laconiquement chez Flauraud.
Contre-feu
Ce partenariat, également confirmée par le groupe de concessions dans les colonnes de notre confrère Autoactu.com, traduit en fait une volonté de PGA de diversifier ses sources d'approvisionnement en pièces multimarque dans un contexte très particulier −et encore très flou : la réforme logistique de PSA doublée des appétits avérés de ce dernier pour la distribution de pièces équipementière.PGA n'avait guère apprécié, l'an dernier, les décisions unilatérales du constructeur consistant à mettre concomitamment la gamme Eurorepar à prix bradés sur le site Mister-Auto qu'il venait de racheter et de faire de ses RA1 des “monteurs” pour les pièces achetées sur le site de ventes en ligne. Dans le cadre de cette fronde des réseaux Peugeot et Citroën, PGA n'avait pas été le dernier à peser de tout son poids pour faire finalement renoncer PSA, au moins provisoirement...Dans ce contexte encore tendu, rien donc de surprenant à voir le même PGA chercher une alternative d'approvisionnement en pièces équipementières face à un PSA qui n'a pas encore vraiment précisé, ni sa stratégie logistique, ni sa grille tarifaire en la matière. Ni d'ailleurs clairement désigné les “happy few” qui dans le réseau, se partageront les 40 plateformes régionales que le constructeur juge nécessaires et suffisantes pour irriguer toute la France en pièces PSA, équipementières et Eurorepar.
D'une pierre, deux coups...
Il est donc tout aussi logique qu'en l'occurrence, PGA ait trouvé Flauraud, avec lequel il avait déjà quelques flux d'approvisionnement, pour élargir depuis janvier ses achats à des pièces équipementières de grandes ventes. Précisément celles que PSA souhaite probablement vendre à court terme au seul périmètre de ses propres réseaux. Le groupe de concession fait ainsi d'une pierre, deux coups : il affirme haut et fort sa capacité à l'indépendance d'approvisionnement (une meilleure posture de négociation) tout en affinant sa compréhension, s'il en avait encore besoin, des vrais prix et des vraies marges concurrentielles. PSA ne pourra pas lui imposer des conditions trop éloignées de celles dispensées par la distribution indépendante...Cette approfondissement par PGA de l'offre alternative de la distribution indépendante vient, en creux, confirmer ce que nous constations en juillet dernier parmi les principale séquelles laissées par le bras fer entre le constructeur et ses réseaux. A trop les bousculer, PSA a forcé beaucoup de ses ex-DOPR, en mal de perspectives subsidiaires à leur crainte de perdre le business de la pièce, à mettre le nez dehors pour flairer d'autres pistes (voir «Pièces : PSA a-t-il ouvert la boîte de Pandore?»).PGA Motors a-t-il juste l'intention de gonfler ses muscles face à PSA ou a-t-il l'intention de franchir le Rubicon qui le sépare culturellement et commercialement de la distribution indépendante de la pièce ? L'avenir le dira peut-être...
Jérémie Morvan
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