Quand « 60 millions de consommateurs » se penche sur l’entretien auto…

Jérémie Morvan
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Dans son dernier numéro, l’association "60 millions de consommateurs" analyse la flambée du coût de l'entretien auto. Et explore les pistes pour mieux contenir son budget… en oubliant un peu vite les réparateurs indépendants !
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L’association "60 millions de consommateurs" a récemment enquêté sur le budget d’entretien des véhicules. Dans son numéro d’octobre (n°519) l’article intitulé «Réparation auto : pourquoi les factures dérapent» s’est plus particulièrement penché sur le prix parfois exorbitant des pièces de rechange. Un prix qui flambe en effet depuis ces dernières années, le magazine révélant par exemple que, pour certaines d’entre elles, leur prix avait tout simplement été multiplié par 10 en vingt ans. A commencer bien sûr par les pièces de carrosserie…
Satané progrès...
En cause, bien évidemment, la technicité croissante des véhicules modernes. Les standards en matière de sécurité, de confort et de respect de l’environnement -et les équipements qui en découlent- ayant grandement évolué, l’entretien, par effet domino, s’en ressent. Grandement lui aussi… Car non seulement les pièces coûtent de plus en plus cher, mais les équipements divers et variés constituent autant de nouvelles sources de pannes.Notre confrère Jean-Rémy Macchia, l’auteur de cet article, décortique le pourquoi de cette flambée des prix. D’abord, des pièces qui ne remplissent plus seulement leur fonction d’origine. Et de prendre l’exemple très parlant d’un pare-chocs : en plus d’absorber l’énergie en cas de choc (sa fonction première), «il sert de support à des phares antibrouillard, à des capteurs d’approche pour le radar de manœuvres, et il reçoit une peinture de surface sur presque 100% des voitures», explique-t-il dans cet article. Ensuite, la suppression des petites pièces détachées au profit de modules et autres sous-ensembles. Parfaitement logique dans une optique industrielle ; autrement moins pertinente dans le cadre du marché de la rechange… Et enfin, l’électronique et sa cohorte de dysfonctionnements, de pannes fantômes qui nécessitent une (voire des) valise(s) de diagnostic. «Cette opération est couramment facturée 70 € chez les concessionnaires», souligne fort justement "60 millions de consommateurs"…S’essayant au petit jeu de l’évolution du prix des pièces détachées sur 20 ans pour des berlines moyennes (Audi A3, BMW Serie1, Citroën C4, Fiat Tipo, Kia Cee’d, Mercedes Classe A, Opel Astra, Peugeot 308, Renault Megane, Volkswagen Golf, etc.) en argent constant, l’enquête met parfaitement en lumière les hausses souvent vertigineuses enregistrées pour certaines pièces. Le pare-brise ? son prix a été multiplié par deux en 20 ans. Le fameux pare-chocs mentionné plus haut ? par 4,5. Le rétroviseur extérieur ? 4,4 sur la même période. Et encore lorsqu’il ne s’agit pas d’un rétroviseur électrique rabattable avec rappel de clignotants et peint dans la couleur de la carrosserie…Un autre exemple : les optiques de phares. La technologie au xénon se paie au prix fort, le prix d'un phare complet ayant été multiplié par 7 en vingt ans ! Nos nuits sont définitivement plus chères que nos jours… La palme revient aux éléments de tableau de bord ; «tandis qu’il était possible auparavant de ne remplacer que le cadran défectueux, c’est tout l’ensemble qu’il faut changer», explique notre confrère. Résultat : un prix multiplié par rien moins que 10 sur la même période.
Les pistes
Alors bien sûr, l’entretien-réparation est possible ailleurs que chez son concessionnaire. Jean-Rémy Macchia liste les pistes à explorer pour tenter de juguler l’hémorragie financière qui guette le portefeuille des automobilistes. A commencer par internet, où le consommateur peut trouver des pièces à prix cassé. Attention tout de même à bien faire le tri, le très bon (pièces d’équipementiers de rang 1) côtoyant le beaucoup moins bon… A priori idéal pour réaliser des économies, l’article mentionne tout de même un écueil : trouver le pro qui acceptera de monter la pièce qu’il n’a pas lui-même vendue.Autres solutions mentionnées dans l’article : l’échange standard, une offre dépositionnée par rapport au neuf en termes de prix jusqu’à 50% selon "60 millions de consommateurs", mais avec la même garantie. S’il s’agit là plus vraisemblablement d’échange réparation (NdlR : une pièce en échange standard étant plutôt dépositionnée entre 25 et 30% par rapport à son homologue neuve), il aurait été bon aussi de préciser que cette offre se retrouve également en IAM…Enfin, pour trouver encore moins cher que moins cher, il y a la filière des pièces d’occasion. Une filière qui, si elle existe depuis toujours, sera mise sous le feu des projecteurs dès l’année prochaine. En vertu de la loi sur la transition énergétique, les professionnels auront en effet l’obligation de la proposer à leurs clients automobilistes
Et le MRA ?
Et sans même attendre 2017, il y a quand même un oubli de taille dans cet article pourtant ô combien révélateur de la stratégie des constructeur pour compenser au mieux la perte de marge sur la vente de VN avec le très lucratif business de la pièce de rechange : le réparateur indépendant. En effet, pour être totalement exhaustif, l’article aurait pu mentionner que si les prix des pièces de la rechange indépendante s’alignent inévitablement sur le référentiel constructeur, il n’en reste pas moins qu’ils sont moins élevés. Et que dire des taux de main d’œuvre des réparateurs multimarque, deux à trois fois moins chers que ceux pratiqués dans les réseaux de marque, où le cap des 100 € de l’heure est allègrement franchi dans certaines grandes agglomérations ?L’automobiliste soucieux d’avoir du conseil, une prestation de qualité et la proximité, peut aussi s’adresser à l’un des 14 500 MRA maillant le territoire de France et de Navarre. Avec des prix plus sages...
Jérémie Morvan
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