Bosch : des résultats en berne synonymes de restructuration

Jérémie Morvan
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Dans un contexte difficile, l’équipementier Bosch a dévoilé ses résultats financiers. Il a annoncé poursuivre sa restructuration initiée en 2019 après un exercice compliqué du fait d’un ralentissement conjoncturel. Et l’équipementier d’avertir que «le zénith de la production auto pourrait être derrière nous»…
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Volkmar Denner, président-directeur général du premier équipementier mondial, se serait sûrement bien passé de cet exercice. Au propre comme au figuré. Au propre car l’exercice fiscal 2019 du premier équipementier s’est vu significativement impacté par un net ralentissement conjoncturel ; au figuré, car c’est lors de l’annonce de ces mauvais résultats mardi dernier que le grand patron a signifié poursuivre le mouvement de restructurations entamé l’année dernière. «Si nos activités changent, il est nécessaire d'adapter nos coûts et donc l'emploi aux évolutions, notamment du marché automobile», a-t-il en effet expliqué.

Bénéfice à -40% en 2019 et production auto mondiale attendue à -2,6% en 2020

Comme l'ensemble du secteur, Bosch a souffert de la baisse des ventes mondiales. La faiblesse des marchés chinois et indien notamment a impacté sa rentabilité. S’ajoutent à cela de lourds investissements dans la mobilité électrique, le véhicule autonome et connecté, ainsi que le coût de la restructuration. Le bénéfice opérationnel a ainsi reculé de 40%, à «près de trois milliards d'euros». Seul point positif : le chiffre d'affaires est, quant à lui, resté stable, à 77,9 milliards.

Pour 2020, le groupe espère un bénéfice opérationnel stable malgré un contexte toujours tendu. Le secteur automobile en général et allemand en particulier, confrontés à une transition à marche forcée vers l'électrique, ont été particulièrement touchés. Outre-Rhin, la production a en effet connu un recul historique de -9% pour n’atteindre que 4,7 millions d’unités produites. Son plus bas niveau depuis 1997...

Pour 2020, Bosch s’attend à une baisse de la production automobile mondiale de 2,6%, à 89 millions de véhicules. A moyen terme, l’équipementier prévoit un marché globalement stable sur les prochaines années et «n'anticipe pas de hausse de la production globale avant 2025», selon Volkmar Denner. Lequel a ajouté que «le zénith de la production automobile pourrait être derrière nous»…

Ajustement des effectifs

Du fait du repositionnement de l’entreprise et de ses lourds investissements, ses effectifs avaient déjà baissé en un an de 6 800 personnes pour passer à 403 000 employés. «Nous ne pouvons pas garder des structures adaptées à la demande, plus élevée, des années 2017 et 2018», a donc expliqué Volkmar Denner. Et ce n’est pas fini pour l’équipementier. Le groupe a déjà annoncé être en discussions avec les syndicats pour supprimer plus de 2 000 postes en Allemagne.

Cependant, toute suppression d’emploi devra se passer «dans des conditions socialement acceptables» selon l’équipementier. En d’autres termes, Bosch ne devrait pas procéder à des licenciements secs mais plutôt à des plans de départ en retraite anticipé ainsi qu’à d’éventuelles réductions du temps de travail.

En parallèle, le groupe annonce également des programmes de requalification de ses employés et promet 3 700 embauches dans ses activités de R&D. En 2020, Bosch investira par exemple 500 M€ dans la mobilité électrique, notamment pour développer la pile à hydrogène.

Jérémie Morvan
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