Akwel et Tallano s’attaquent aux particules fines

Jérémie Morvan
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L’équipementier français Akwel (ex Coutier) et la startup Tallano Technologie annoncent un partenariat en vue d’une industrialisation et d’une commercialisation de Tamic, un système de filtration des émissions de particules fines générées par les freins des véhicules. Et qui dit filtre, dit entretien… 
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Akwel, équipementier de rang mondial présent sur cinq continents (1,1 md d’€ en 2019, 41 sites de production, 12 000 collaborateurs), s’associe à une jeune startup française, Tallano Technologie, en vue de produire et commercialiser un système de récupération des particules fines émises par les garnitures de frein des véhicules – VL, PL ou ferroviaire – conçue par cette dernière. Baptisée Tamic, cette technologie brevetée, déjà testée sur banc et en conditions réelles, permet de réduire drastiquement – de 85 à 90%- le premier facteur d’émissions de particules fines des véhicules, loin devant les gaz d’échappement.

En effet, si les émissions dues à la combustion des moteurs thermiques est aujourd’hui particulièrement encadrée, 85% des émissions liées à l’usage d’un véhicules – freinage, pneumatiques - ne sont pas régies actuellement. Or, des études scientifiques ont en effet démontré que l’abrasion des plaquettes de frein sur les disques générait 6 fois plus de particules fines que le système de dépollution des véhicules : 30 mg/km pour les freins, contre 5 mg/km à l’échappement ! A l’échelle européenne, les émissions de particules ultrafines des garnitures de frein – extrêmement nocives – représentent près de 110 000 tonnes par an, et dont 50 000 sont rejetées dans l’air (source INSA Lyon)…

Aspiration à la source

Tamic est donc un système de récupération par aspiration à la source des particules générées par la friction des plaquettes sur les disques de frein et d’une rétention de celles-ci dans un filtre. Il se compose d’une carte électronique, d’une turbine et d’un filtre. Il fonctionne ainsi : lors du freinage, un signal actionne l’absorption et la filtration des particules émises par l’abrasion des garnitures de frein. Pour maximiser leur captation, les plaquettes doivent être modifiées, tandis que deux canaux d’aspiration sont intégrés dans l’étrier pour les acheminer vers le boitier de filtration et de stockage.

Si cette solution, dont la commercialisation est prévue pour 2021 et la production attendue en 2023, n’est pour l’heure applicable qu’aux véhicules de moins de 3,5 tonnes, les deux partenaires précisent toutefois que des tests grandeur nature ont actuellement lieu dans le domaine ferroviaire avec la SNCF.

Un filtre, ça s’entretien…

Voilà une bonne nouvelle non seulement sur le plan sanitaire, mais aussi pour les réparateurs, eux qui s’entendent dire tous les jours que la démocratisation des véhicules hybrides et surtout électriques est synonymes de moins d’entretien – ne serait-ce qu’en termes de pièces de rechange. Ce système, qui pourrait bien être rendu obligatoire par la norme Euro 7 (effective à l’horizon 2024/2025, elle devrait en effet encadrer ce type d’émissions), devrait ainsi rapidement équiper un parc où le remplacement de filtres en tous genres se feront forcément plus rares. Et qui dit filtre, dit aussi pas d’entretien… A cet égard, Tallano Technologie – qui a déjà effectué des tests en condition réelle sur des véhicules- annonce que leur remplacement devrait s’opérer tous les 30 000 km ou tous les 2 ans. Soit peu ou prou à chaque changement des plaquettes.

Conçu pour être installé en première monte, il n’est envisagé pour l'heure de le rendre rétrofitable pour le parc roulant.

Jérémie Morvan
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