Indra insiste sur l’opportunité du plan de relance pour la PRE

Romain Thirion
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Alors que les services de l'automobile ont été négligés par le plan de relance du gouvernement en faveur de la filière, Indra et ses centres VHU y voient toutefois une opportunité d'enrichir le stock de pièces de réemploi (PRE) au travers de la nouvelle prime à la conversion et surtout de rappeler la pertinence de l'offre de pièces référencées dans PREcis pour la réparation à moindres frais des véhicules de plus de cinq ans, alors que la crise économique qui s'annonce risque de toucher les Français au portefeuille.
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L'épidémie de Covid-19 et le confinement qu'elle a engendré n'ont pas fini de faire sentir leurs conséquences sur l'économie, y compris sur la filière automobile qui, malgré l'espoir des organisations professionnelles du secteur, n'a pu obtenir du gouvernement qu'un plan de relance très concentré sur l'industrie automobile et peu sur les services...

Catalogue PREcis

Pourtant, la vente de VN et de VO récents et plus propres étant au centre du plan, avec une prime à la conversion renforcée qui devrait permettre au parc roulant d'être épuré de plusieurs centaines de milliers de véhicules, les acteurs de la filière VHU (véhicule hors d'usage) et de la PRE (pièce de réemploi) y voient tout de même une opportunité.

«Les VHU ont 19 ans de moyenne d'âge, environ, mais la configuration de cette nouvelle prime à la conversion fait que des véhicules plus récents vont être dirigés vers nos centres. Ce sont eux qui fourniront les PRE dont auront besoin, demain, les réparateurs pour remettre en état à moindre coût les véhicules de leurs clients», souligne Olivier Cor, responsable de la business unit PREcis chez Indra. Des pièces de réemploi qui finiront justement, pour la majeure partie d'entre elles, référencées dans PREcis, le catalogue en ligne d'Indra dédiées aux pièces d'occasion. «La déconstruction de véhicules plus récents amènera davantage de PRE vers le pro, alors que beaucoup de ces pièces finissent généralement vendues au comptoir directement au particulier», reconnaît-il.

Un stock qui va mécaniquement croître

L'arrivée de ces véhicules supplémentaires dans les centres VHU devrait contribuer à l'augmentation du stock de pièces de réemploi référencées sur PREcis, même si cela ne devrait pas pour autant chambouler le taux de rotation. Déjà qu'il progressait d'année en année selon l'Ademe. «Celle-ci estime à plus de 10 millions le nombre de pièces démontées en 2018, contre 7,3 millions en 2017, affirme le responsable de la BU PREcis. Aujourd'hui, il doit s'élever entre 15 et 20 millions de pièces en France.»

Le stock des centres VHU trouve généralement preneur mais, d'après Olivier Cor, «le délai de rotation varie grandement. Néanmoins, le taux moyen est inférieur à 10%», estime-t-il. Un stock qui s'écoule différemment selon les canaux : «au comptoir, les centres VHU vendent 70% de pièces mécaniques pour 30% de pièces de carrosserie, alors que c'est l'inverse sur PREcis, parce que notre base client est très marquée réseaux constructeurs», reconnaît Olivier Cor.

Néanmoins, c'est bien le marché de la carrosserie qui a le plus souffert et continue de souffrir des conséquences de l'épidémie de Covid-19 et du confinement qu'elle a engendré, faisant dégringoler par-là même les statistiques de la sinistralité. «L'opportunité n'est pas sur la pièce de carrosserie, même si depuis le déconfinement, la reprise est forte sur ce type de produits», relève ainsi Olivier Cor.

La PRE dans l'air du temps

Alors qu'Indra juge que l'impact de la crise sur le pouvoir d'achat des Français ne se fait pas encore sentir et que la crise de la demande n'est toujours pas certaine pour l'instant, Régis Poulet, directeur commercial et réseau d'Indra confirme que «la pièce de réemploi est dans l'air du temps : non seulement elle répond aux exigences de recyclage mais peut aussi permettre à un véhicule encore roulant de ne pas être classé véhicule économiquement irréparable (VEI)». Raison de plus pour la proposer à des clients qui seront tout aussi sensible à l'argument économique qu'à l'argument écologique.

D'autant qu'en termes de rentabilité, elle s'impose aussi au réparateur. «En carrosserie, nous poussons pour que les assureurs indemnisent à hauteur de 70% du prix de la pièce neuve, précise Régis Poulet. A ce niveau-là, la rentabilité de la PRE est proche du neuf. Et en encourageant la réparation de la pièce, la main d'œuvre valorisée par le professionnel lui assure d'être encore plus rentable» que s'il avait opté pour une pièce neuve.

Selon Olivier Cor, un tiers des réparateurs en France auraient accès à PREcis. «Un réparateur performant place au minimum une PRE par semaine, mais avant cela, il aura dû passer par une recherche et le nombre de recherches faites sur notre outil est très élevé. A nous d'aider les têtes de réseau à diversifier leur approvisionnement et à apporter du service à leurs garages», souligne-t-il. Pour que ceux-ci en apportent à leur tour à leurs clients automobilistes, qui en auront autant pour leur argent que pour leur conscience.

Romain Thirion
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