Etude GiPA France : déjà 626 M€ perdus par les ateliers de réparation auto…

Jean-Marc Pierret
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Le GipA France vient de diffuser auprès de ses clients une première simulation propre à l'impact du confinement sur l'année. Elle voit l'année 2020 s'achever avec une perte de seulement 14% de chiffre d'affaires après-vente en VP/VUL. Mais il s'agit encore d'une équation à multiples inconnues. En attendant, la société d'études a quantifié une perte de 626 millions d'euros de CA en trois semaines de confinement...
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Après les premières études italiennes propres à l'effet de la pandémie sur le marché après-vente transalpin, voilà le Gipa France qui vient d'entrer en scène. Cette approche de la société d'études spécialisée en après-vente est d'ailleurs en train de se généraliser partout dans le monde où elle est présente, ce qui promet une foultitude d’informations utiles aux acteurs internationaux qui préparent déjà leurs sorties de crise.

Pour commencer, ce chiffre catastrophe que vient de diffuser Xavier Pacilly, directeur général du GiPA France, sur les réseaux sociaux. Durant les trois premières semaines de confinement, les ateliers VL/VUL ont déjà cumulé 626 millions d'euros de CA perdu, soit 4,9% de toute l'activité espérée en 2020 !

Seulement -14% sur l'année ?
Odette Dantas, directrice de Gipa France Odette Dantas, directrice de Gipa France

Un Gipa France qui tient avant tout à mettre ces premiers chiffres en perspective. «Les inconnues restent encore nombreuses, souligne Odette Dantas, directrice France. Nos premiers chiffres concernent une évaluation du chiffre d'affaires que constatent les professionnels. L'exercice de prédiction auquel nous nous sommes attelés s'enrichira d'autres études en cours, dont celle spécifique des conducteurs qui vient d'être lancée».

Autant dire que la prédiction actuelle -une baisse de “seulement” 14% sur l'année 2020- reste aussi à consolider à la fois au fil de son actualisation prévue tous les 15 jours, mais aussi en fonction de la façon dont le pouvoir politique orchestrera la sortie de crise.

A la recherche des kilomètres perdus...

Car ce premier chiffre s'appuie sur une simulation d'une sortie de confinement au 17 mai et surtout, immédiatement généralisé. Autant dire qu'au moment où le Boston Consulting Group (le célèbre «BCG») dévoile une étude mondiale qui voit la France sortir de confinement au mieux la 2ème semaine de juin, au pire la 4ème semaine de juillet, le GiPa fait brutalement figure d'audacieux.

Ce BCG-là semble effectivement mieux vacciner contre l'optimisme que contre le Covid-19. Car si l'on prolonge au doigt mouillé ces 626 millions d'euros évaporés en trois semaines et qu'il faut attendre mi-juin pour déconfiner, on parlera alors de quelque 2,2 milliards d'euros !

Mais nous n'en sommes pas encore là. Car Odette Dantas tient à préciser que ses pronostics dépendent de deux facteurs-clés qu'il lui faut encore mieux cerner :

  1. Le premier concerne les prestations imminentes qui étaient différées quand le ciel du confinement tombait sur la tête des ateliers de réparation. Celles-là ont de bonnes chance de vite venir alimenter la reprise.

  2. Mais le deuxième facteur, lui, dépend de la durée même du confinement, synonyme de kilomètres perdus pour tous les autres véhicules sans besoin urgent d'intervention. Et plus ces kilomètres manqueront en nombre, moins les ateliers se rempliront dans les mois suivant le déconfinement. A fortiori si ce dernier se fait progressivement...
Les Français seront-ils optimistes ou pessimistes ?

Enfin -et c'est ce que l'étude consommateur aidera aussi à affiner en plus du nombre et de la nature de prestations suspendues- tout dépendra aussi de l'état d'esprit que les Français manifesteront en "post-crise".

Car leur comportement aura un impact direct sur la consommation de prestations atelier. Reprendront-ils immédiatement leur voiture pour s'en aller vite et souvent retrouver familles et amis après le confinement ? Seront-ils suffisamment rassurés pour reprendre les transports en commun ou se claquemureront-ils dans leurs voitures de crainte d'être encore contaminés ? Pourront-ils, au sens financier comme au sens légal, partir à l’étranger en vacances ou devront-ils rester en France en empruntant la route, le train ou l'avion ?

On l'aura compris : une partie de la réponse reste à trouver par le GiPA France. Et elle se mesurera principalement en kilomètres définitivement perdus ou partiellement rattrapés.

Jean-Marc Pierret
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