Stations-service : l’Etat veut mettre le CPDC à sec!

Jean-Marc Pierret
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Le gouvernement vient d'annoncer vouloir couper les vivres au Comité professionnel de distribution de carburants (CPDC). La mesure, proposée dans le cadre de la Loi de finances 2015, risque de condamner purement et simplement des milliers de stations-service, notamment celles qui attendaient des aides pour se mettre aux normes environnementales… CNPA et FNAA se sont, coup sur coup, mobilisés.
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« Pour le CPDC, il est insupportable que la continuité des aides de l’État soit aussi brusquement interrompue », s’insurgeait en chœur Christian Roux, président du CPDC et de la branche des distributeurs de carburant au CNPA, lors de la conférence de presse donnée par Francis Bartholomé le 16 octobre dernier.«Que fait-on des 7 à 8 millions d’euros promis par les différents gouvernements précédents ?», s’est justement interrogé le nouveau président du CNPA. «Qui va accompagner les artisans dans leur mise aux normes et dans le passage vers d’autres technologies ? Car qui, sinon les distributeurs de carburant, ont déjà le maillage nécessaire au déploiement d’infrastructures de recharge de véhicules électriques même en zone rurale ?»Sans pour autant parler d’une compétence que les distributeurs de carburant aimeraient bien, en partie, hériter, comme le souhaite Christian Roux, le tarissement de la source de financement du CPDC ne risque pas d’alléger l’empreinte carbone des automobilistes français. Car aujourd’hui,a rappelé la FNAA, 17 millions de Français parcourent 5,2 kilomètres, en moyenne, pour se fournir en carburant. Le temps nécessaire pour se rendre à la station-service atteint parfois même 38 minutes dans 7 départements de l’hexagone, selon un rapport de l’Inspection Générale des Finances sur «Les prix, les marges et la consommation des carburants» publié en novembre 2012. Le rapport avait identifié 871 stations-clés –les ultimes stations-service avant désertification– desservant près de 4 millions d’habitants…Avec un CPDC dont le budget avait déjà baissé des 2/3 depuis 2006, les mises aux normes avaient déjà plusieurs fois été repoussées. Avec un CPDC à sec, c’est une bonne partie du pays, et plus seulement les professionnels, qui risquent de faire le coup −et le coût, cette fois social− de la panne.
Jean-Marc Pierret
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