Des mastics adaptés avec une méthode à respecter

Jérémie Morvan
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Pas une seule intervention en carrosserie ne fait l’impasse sur un masticage. Néanmoins, la nature du défaut à corriger -profondeur, étendue, emplacement…- et celle de l’élément -acier, alliage, composites…- nécessitent un produit dédié avec une méthodologie d’application précise. Présentation.

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L’application et le dressage d’un mastic n’est pas une intervention banale. D’une part, et dans tous les cas, la déformation (coup, ondulation, rayure etc.) à corriger doit être atténuée au maximum de façon à ce que la ‘couche ’ de mastic de correction appliquée soit la plus fine possible. Une épaisseur de produit trop importante se manifeste souvent, dans le temps, par des micros-fissures, des piqûres (petits trous), ou une porosité générant des auréoles après peinture. Il faut aussi adapter le mastic au dommage à ‘rattraper’.

D’ailleurs les gammes proposées par les fabricants – 3M, Akemi, Teroson, Sika, Würth, Sinto, etc., auxquelles il faut rajouter les fabricants de peintures et les marques de distribution - sont très étendues.

Quel mastic utiliser ?

Il convient tout d’abord de rappeler que 2 grandes familles se distinguent : les mastics de rebouchage et les mastics de finition.

Certes, il existe un mastic multifonctions, ‘passe partout’ à résine polyester. Multi-support, il s’applique aussi bien pour les réparations d’imperfections que pour la finition sur acier nu ou galvanisé, l’aluminium et ses alliages. Il présente ainsi l’indéniable avantage d’éviter une kirielle de boîtes dans un placard. Toutefois, mieux vaut opter pour le bon mastic.

Pour les rebouchages :

  • Le mastic pour élément plastiques. Un polyester bi-composants (charge + durcisseur) à grande flexibilité afin de suivre les déformations de la pièce et de résister aux vibrations. Souple, il répond parfaitement aux interventions sur les pièces plastiques type boucliers.
  • Le mastic aluminium : bi-composants chargé de poussières d’aluminium, il permet de corriger des défauts relativement importants en remplissant des creux, et des éraflures profondes. Il est idéal après le meulage d’une soudure par exemple. Anti-corrosif et très résistant, il a une bonne adhérence sur l'acier, les surfaces traitées au zinc et l'aluminium.
  • Le mastic fibre de verre, ou “choucroute”. Un agglomérat de résine et de fibre, associé à un durcisseur qui permet de réparer voire, de reconditionner des parties de pièces notamment en polyester. Résistant et robuste il permet de travailler sur des grandes surfaces à forte épaisseur (entre 0,5 cm et 1 cm).

Pour la finition, ce mastic s’applique sur tous les autres mastics préalablement posés ou seul sur des défauts de faible importance, en fines pellicules (une ou deux) afin d’assurer une très haute finition lisse, voire glacée, sur lequel sera appliqué l’apprêt puis la peinture.

Préparer, appliquer, sécher et poncer

Bi-composants les mastics sont mélangés de manière très homogène et sans bulle avec un durcisseur en faible proportion et bien dosé (voir encadré). Une fois le mélange réalisé, la durée de vie avant durcissement n’excède pas plus de 20 minutes. Inutile donc de préparer une quantité de mastic trop importante. L’application du mastic s’opère avec des cales en acier (clinquant) ou en plastique de différentes dimensions.

La première couche doit venir combler le volume du creux à remplir pour éviter une ‘poche’ d’air. La seconde couche vient couvrir les alentours, sur environ 2 à 5 cm, en fonction de l’étendue du défaut. Une fois appliqué, sa polymérisation (séchage) peut être accéléré par un IR (voir encadré). Le ponçage s’effectue en deux étapes : le dressage et l’affinage.

Le dressage manuel s’effectue avec une cale d’une surface sensiblement plus grande (au moins plus longue) que celle à poncer de façon à ce qu’elle reste en contact permanent avec la surface alentour. Un guide de ponçage, en poudre, permet de visualiser les défauts restants. L’affinage peut s’effectuer avec une machine orbitale sans trop appuyé avec un abrasif P180 puis P240 et enfin P320.

 

Ne pas jouer les apprentis sorciers

La préparation d’un mastic ne supporte pas un dosage empirique avec son durcisseur. Quel que soit la température ambiante de l’atelier, il n’est pas nécessaire de jouer sur leur proportion dans les mélanges (plus quand il fait froid ou moins s’il fait chaud). Un mauvais dosage entraîne des craquelures, des auréoles etc. Pour les mêmes raisons, il ne faut pas appliquer de trop fortes épaisseurs de mastic en une seule fois (moins de 5 mm).

Enfin, lors d’un séchage accéléré sous infrarouge, il convient de veiller à ce que la température du mastic comme celle du subjectile (élément) n’excède pas 80°C. Un excès de chaleur provoque une réaction chimique trop rapide et génère des craquelures.

Jérémie Morvan
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