TEMOIGNAGE – Le cri du coeur d’un carrossier

Jean-Marc Pierret
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Parfois, certains témoignages de nos lecteurs s'avèrent plus pertinents que tous les articles que nous pourrions écrire. Car ils ont la vérité et la sincérité du terrain. C'est le cas de celui de Gérard, qui mérite d'être lu par tous les acteurs de la réparation-collision. Nous vous le livrons tel que nous l'avons reçu. Bonne lecture et n'hésitez pas à compléter sa "lecture" du marché en témoignant à votre tour..  
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"Je suis interpelé par la manière qu'à votre journal de traiter les problèmes des réparateurs, interpelé mais satisfait."Inutile de vous dire à quel point j'en ai ras-le-bol de me prostituer, ça me fait mal mais à vrai dire, c'est moi qui ai mis un doigt dedans puis mon corps entier."J'adore lire certains carrossiers affirmant qu'il ne fallait pas signer d'agréments. Je respecte ces messieurs, peut-être n'avaient-ils pas peur ; car moi au début j'ai flippé parce que je suis dans une ville de 55 000 habitants où il y a quelque 25 carrossiers. Beaucoup étaient agréés avant moi "dont une importante carrosserie". Je n'ai pas eu le courage de dire non, ma carrosserie de bonne renommée est devenue un atelier d’assurance ; j’ai perdu mon âme, je ne peux m'en prendre qu'à moi."Parfois il faut accepter mais réagir, les plateformes devraient bien se tenir si nous savions réagir. Mais comment ? La solution ne vient pas dans l'amertume ni dans la guerre ; elle peut venir de la croyance en la bataille pour son métier menacé par les finances."Oh, je sais !!! Moi qui ne sais plus où je cotise "c'est vrai" : qui fait quoi ? Qui vend quoi ? C'est mon argent, mais comme je n'y crois plus, je ne m'intéresse plus. Alors je paye !!!!!"Je me réveille et je rêve d'un réseau !! (Imaginez ça avec un violon qui joue) ou d'un mouvement qui ne ferait pas de politique et ne se disputerait avec personne mais qui dépenserait son énergie à défendre notre métier. Je ne dis pas que ce n'est pas le cas. Mais c’est mal fait."Comme nous n'avons plus de cheval de bataille, pourquoi ne pas mettre des actions en place ? Pas celles qui vont attirer des casseurs et nous foutre en l'air, pas nos actions dans les grandes artères des villes où l’on emmerde le citoyen qui va bosser. Non : des actions auprès du public. Savez-vous que le pouvoir d'achat baisse ? Pour tout le monde, même pour moi, le carrossier de quartier adoré, à qui on tourne le dos dès qu'on dit d'aller autre part que chez moi. J'ai envie de donner du pouvoir d'achat à mes clients. Comment ? Ben, en leur donnant un intéressement ; par exemple des bons d'essence à valoir sur leur prochaine réparation, non nominative car ils pourront ainsi en faire profiter leurs enfants ou autre, ce qui génèrera un volume non négligeable dans ma carrosserie."Ah mince ! Je ne sais pas comment faire, j’ai besoin de quelqu'un pour ça, de cotiser encore pour que l'on m'aide à emmener mon projet à son terme, mais j'y crois alors j'interpelle tout ceux que je peux, réseaux, syndicats... Mais personne ne croit en nous les carrossiers, tout le monde est bien occupé à faire la guerre, peut-être vais-je trouver quelqu'un qui voudra bien écouter que l'on peu se battre autrement, par exemple en ayant des carrosseries propres et en le faisant savoir à nos clients."Leur dire aussi qu'aller faire du SAD n'est pas bon pour la planète. Tiens : quelqu'un s'est-il aperçu que des réparateurs vont chercher des autos à des kilomètres de chez eux et proche d'un autre réparateur, alors que celui-là même pourrait le prendre en charge ? Pauvre planète !!!!!! Au fait : pourquoi ne pas aller voir nos maires en leur expliquant qu'un hurluberlu viens prendre un peu d'économie locale, ou lui expliquer que l'on fait parfois 100 bornes pour venir chercher près de chez nous un véhicule qui vient et repart en roulant... Pauvre planète !!!!! Les députés pourraient être interpelés par nos maires, doucement, juste en les réveillant un peu. Mais chut !!!!!!"Ah, mais moi aussi j'ai signé le SAD ! Mais miracle : je résiste ; je n'en ai encore fait aucun ; promis-juré."Mais là, p..., je vais me mettre en colère : où sont nos réseaux, nos syndicats qui se battent pour presque rien alors qu'on a tant de choses à faire sur place, tous ensemble..."Messieurs, je ne sais plus où je cotise. Aidez-nous à mettre en place des actions locales, aidez-nous à croire en nous comme nous le faisions avant tout ça et nous cotiserons, je ne sais où, mais pour la bonne cause: "oups, pardon, je me suis un peu énervé"."Peut-être que c'est vous qui lirez cet article qui allez croire en mon message."Publicité, intéressement à la clientèle en live (c'est à la mode), alertes locales sur les méfaits du trop de services... A mon avis la solution est là, le reste, c'est fichus : je n'y crois plus."Merci, ça m'a fait un bien fou d'écrire, moi qui n'ai jamais le temps."Vous l'avez compris : il faut retrouver notre indépendance et locale. Qui va nous aider ?"Je ne sais pas."VOUS VOULIEZ UN SUJET ? VOUS L'AVEZ. Le titre, je l'ai : qu'en pensent les réparateurs, eux, sur le terrain ? Comment feraient-ils pour "recapter" la clientèle, sans politique mais par des actions communes à chaque région pour recréer une osmose nationale sous la même règle, les mêmes ambitions et le même objectif : le client et la survie de nos entreprises ?"Mais je rêve alors.......Gérard
Jean-Marc Pierret
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