Le parc automobile français est plus vieux qu’il ne le dit !

Jean-Marc Pierret
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Le parc automobile roulant français n'a pas 8,8 ans d'âge mais plutôt... 10 à 10,5 ans ! Cette étonnante révélation a été faite par Eric Girot, directeur  général d'Alliance Automotive Group. Et elle change la compréhension du marché de l'après-vente...
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L'information est aussi surprenante que lourde de sens : la parc automobile français est plus âgé qu'il ne le dit ! Alors que le chiffre couramment admis est d'environ 8,8 années d'ancienneté en 2016 selon le CCFA (Comité des Constructeurs Français d'Automobiles), il aurait en fait... 10 à 10, 5 ans ! C'est Eric Girot, directeur général d'Alliance Automotive Group (Groupauto), qui a fait cette révélation. Une révélation issue de l'étude de marché sur les pièces de réemploi que le groupement a fait à l'occasion du récent rachat de Genève Occasion, l'un des déconstructeurs leaders en France et la naissance concomitante d'un réseau de plateformes spécialisées en pièces de réemploi baptisées «Préférence Recyclage Auto» (voir «Alliance Automotive Group se lance dans la pièce de réemploi !»).Selon lui, ce chiffre étonnant s'explique pourtant simplement : la statistique couramment admise est en fait calculée sur les véhicules de moins de 15 ans roulant en France. «15 ans, cela limite la base du calcul aux seuls véhicules datant de 2001 ou moins», souligne E. Girot. Effectivement, la nuance est d'importance, puisque ces véhicules de plus de 15 ans oubliés de la statistique pèsent la bagatelle de 16% des 38,65 millions de véhicules roulants en France (VP, VUL et VI) en 2016. 10% ont même plus de 20 ans !Résultat : cet âge moyen oublie simplement de tenir compte de quelque 6,2 millions de véhicules, dont 5,2 millions de VP. Et justement ceux qui, du fait de leur grand âge, cherchent des solutions d'entretien pécuniairement adaptées à leur faible valeur résiduelle. Des solutions qui commencent par cette PRE (pièce de réemploi) devenue un axe stratégique pour Alliance/Groupauto, lui qui restera le premier des groupements traditionnels de distribution de pièces à avoir entrepris d'industrialiser ce marché de la pièce d'occasion.Une stratégie que devrait aussi tôt ou tard partager le fameux LKQ, devenu le premier distributeur de pièces en Europe après avoir gobé l'italien Rhiag. Car lui aussi a cette culture de la pièce de réemploi : aux États-Unis, il a construit sa puissance et sa fortune sur les “casses” qu'il fédère. Sans oublier les constructeurs automobiles français, qui ont aussi compris que la déconstruction, au-delà des seules obligations légales de recyclage, constitue, avec les pièces d'occasion générées, un outil de reconquête du fond de ce parc qui leur échappe de plus en plus douloureusement...Pour conclure sur les chiffres du parc et même si les statistiques d'âge ne tiennent pas compte des véhicules de plus de 15 ans, une certitude au moins : les chiffres globaux, eux, sont bons : il y a bien 32 millions de VP roulants, 6,03 millions de VUL et 622 000 VI, cars et bus. En tout cas, jusqu'à preuve du contraire...
Jean-Marc Pierret
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