Autoreserve (suite et fin ?) : LumLux et les restes d’Autoreserve repris par Sicoba

Jean-Marc Pierret
Image
Nous l’annoncions mi-décembre dernier, c’est maintenant chose faite : Autoreserve a (presque) complètement disparu au seul profit de LumLux, repris tous deux par Sicoba, holding détenant deux accessoiristes (Metalplast et Soverep). La structure de distribution devient Artec-Distribution. Le début d’une diversification stratégique pour un groupe jusqu’alors exclusivement axé sur la rechange constructeur…
Partager sur
 Une info venue de nos lecteurs-correspondants!Mi-décembre, nous vous apprenions les tourments d’Autoreserve (plateformes à Paris-Gennevilliers, Toulouse et Marseille). Sa disparition semblait inéluctable, selon les propres termes d’un courrier à ses clients de Frank Pelletier, son patron et fondateur (voir «Plateformes régionales : Autoreserve, c’est fini !»). Quelques jours plus tard, l’espoir renaissait : la liquidation n’étant pas encore prononcée, d’éventuels repreneurs pouvaient encore se présenter à la barre début janvier (voir «Autoreserve (suite) : tout n’est peut-être pas fini…»). C’est un nouveau courrier de la plateforme à ses mêmes clients, transmis à notre rédaction par un lecteur, qui est venu nous apprendre la suite de l’histoire.
Autoreserve… mais surtout LumLux
Le repreneur s’appelle donc Sicoba, holding propriétaire des accessoiristes Metalplast (ne pas confondre avec «Mecaplast») et Soverep, qui fournissent principalement les constructeurs et leurs réseaux (marques et multimarque) en accessoires et pièces de rechange. D’Autoreserve très mal en point financièrement, Matthieu de Gouberville, le président de la holding Sicoba, n’a repris que la partie «vivace» à la barre du tribunal : des actifs immatériels synonymes de business actif, sans logiquement s’embarrasser des stocks et des plateformes de Marseille et Toulouse ni de leurs passifs liés. La question des 22% détenus dans Autoreserve par S’énergie a également été réglée : l’actionnaire a été “sorti” par le liquidateur.La pépite de l’opération, c’est en fait la reprise parallèle de tout LumLux dans le cadre d’une discussion amiable avec Frank Pelletier : elle n’a en effet jamais été concernée par les avatars financiers et procédures judiciaires de sa grande sœur Autoreserve.
Diversification stratégique
Au nouveau périmètre, LumLux et les restes d’Autoreserve pèsent 5,3 millions d’euros de CA et 25 salariés, le 8/ème du chiffre d’affaires et le quart des salariés qu’affichait l’ensemble du temps de sa splendeur. Mais cela importe peu à M. de Gouberville : «Pour nous qui sommes historiquement des fournisseurs des constructeurs, l’opération nous permet de nous diversifier dans un secteur que nous avons identifié comme stratégique : la distribution. Aujourd’hui, la montée en puissance de la distribution par rapport à l’industrie est évidente. En outre, le business-model de la rechange est complémentaire au nôtre. Alors qu’en tant que fournisseur des constructeurs, nous avons peu de clients mais unitairement très importants, la distribution nous permet d’envisager le schéma inverse : beaucoup plus de clients à valeur unitaire plus faible. Ce nouveau mix nous permet de nous développer sur un nouveau marché tout en réduisant les risques liés à notre business initial».Dans un premier temps, fort de ce nouveau périmètre “mixte”, Sicoba passera donc de 16 millions d’euros de CA à plus de 21 millions. Convaincu des capacités de croissance de LumLux, le président du groupe ambitionne même d’atteindre 23 millions en 2015.Très humblement, il confesse avoir encore à découvrir la rechange automobile et les spécificités de son marché. Cela ne l’empêche pas d’avoir déjà les idées claires sur les prochaines étapes. «LumLux et Autoreserve deviennent Artec-Distribution. Le métier de la plateforme va rester le même : distribuer des équipementiers Premium tout en développant la marque Artec, notre MDD.» En bonne logique, si la direction générale est confiée à un homme de l’équipe Sicoba (Sébastien Pouneau), Frank Pelletier reste pour assumer l’animation commerciale, domaine où toute la profession lui reconnaît de solides compétences. C’est aussi lui qui affinera les gammes pièces, accessoires donc et MDD.
L’incertain destin de CheckStar
Reste à savoir ce que deviendra le dossier CheckStar, ce réseau multimarque de Magneti Marelli/Fiat dont le développement en France était confié fin 2011 à LumLux. Trois ans plus tard, on est encore très loin des 500 adhérents promis alors par Frank Pelletier en 36 mois. Et durant ces trois années, le “ticket d’entrée” d’un nouveau réseau est devenu de plus en plus cher au fur et à mesure de la professionnalisation spectaculairement croissante des enseignes multimarque.Mais là encore, M. de Gouberville ne veut prudemment mettre aucune charrue avant quelque bœuf que ce soit : «C’est un dossier que nous n’avons pas encore pu étudier. Ce sera fait dans les semaines qui viennent».A suivre donc…
Jean-Marc Pierret
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire