Autodistribution / doyen, puis AAG / Busch: analyse comparée…

Jérémie Morvan
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Quelques heures après qu'Autodistribution a officialisé le rachat de Doyen, Alliance Automotive Group (AAG) annonçait renforcer sa présence en Allemagne avec la reprise début juin du distributeur Busch et de ses 8 points de distribution dans le Baden-Württemberg. La comparaison semblait donc devoir s'imposer...
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Les visées expansionnistes outre-Rhin ne connaissent pas de trêve chez Alliance Automotive Group (AAG). Le propriétaire de l’ensemble Groupauto-Partner’s-Precisium-Gefa en France avait déjà mis un pied important en rachetant en octobre de l’année dernière un important distributeur allemand, Coler (150 M€ de CA), basé à Muenster ; le voilà qui s’installe un peu plus confortablement en Allemagne grâce à l’acquisition de Busch GmbH, spécialiste de la pièce détachée automobile du land de Baden Württemberg.Reste que la tardive arrivée de cette annonce en France (notre confrère AutomobileWoche l’officialisait dès le 7 juin ) et surtout sa publication quelques heures seulement après celle du rachat de Doyen par Autodistribution nous a, du coup, un peu forcé à devoir comparer les deux acquisitions...
Chacun place ses pions
De prime abord, le CA de 20 M€ réalisé par Busch ne fait pas le poids face à la taille d'un Doyen et de ses quelque 200 M€. Encore moins une fois resitué dans sa réalité géographique : les experts du secteur considèrent que le marché allemand de l'après-vente pèse environ 1,3 fois le marché français, après de savantes corrections liées à la taille du parc corrigée de la valeur relative de la rechange indépendante par rapport à la rechange constructeur en Allemagne. De ce point de vue donc, les 20 millions de CA de Busch ne pèsent plus “que” 14 millions si on doit le passer au prisme relatif du marché français.Mais au-delà de cette inattendue et fortuite (?) exhibition de muscles internationaux à laquelle vient de sacrifier Alliance −et même si Busch a l'air d'un encore plus petit joueur au pays des distributeurs hyper-concentrés qu'est l'Allemagne−, il n’en reste pas moins qu’AAG vient de réaliser un joli coup de billard teuton à deux bandes. Car, outre-Rhin, sur le plan du maillage territorial, Busch complète en effet habilement une couverture déjà importante offerte par Coler (une trentaine de points de distribution s'étendant de Cuxhaven au Nord à Kirkel au Sud) par l'adjonction de Busch et de ses 8 centres de distribution dans le Sud-Ouest du pays.Si l’Autodistribution a fait main basse sur le Benelux à travers Doyen, AAG couvre donc quant à elle tout l’Ouest du premier marché européen de l’entretien-réparation automobile. Et reconnaissons-le bien volontiers à AAG : face au 1,6 milliard d'euros de CA qu'exhibe maintenant Autodistribution grâce à son internationalisation naissante, Alliance tutoie elle aussi le 1,6 milliard grâce à sa plus ancienne sortie du territoire français. Elle a commencé par le Royaume-Uni (rachat de FSG en 1997, quelques emplettes britanniques complémentaires de 2008 à 2011, puis par United Aftermarket Network en 2015) et se poursuit donc en Allemagne.Voilà donc les tailles et stratégies des deux mastodontes français restituées dans leurs réalités respectives. Allez : après les deux communiqués précédemment cités, on en fait un troisième ?
Jérémie Morvan
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